vendredi 27 avril 2012

Délirium, tome 1 de Lauren Oliver

Critique de Délirium, tome 1 de Lauren Oliver

Résumé :
Quatrième de couverture : Lena vis dans un monde où l'amour est considéré comme la pire des maladies. Un monde où tous les jeunes subissent à leur majorité une opération du cerveau pour être immunisés. A quelques mois de ses dix-huit ans, Lena aspire presque à subir à son tour le Protocole car depuis toujours amour rime pour elle avec souffrance et danger. Jusqu'à ce qu'une rencontre inattendue fasse tout basculer. Avant, tout était simple, tout était organisé. Mais est-ce vraiment vivre que de laisser la société tout prévoir pour vous? Vos amis, vos amours et votre avenir? Imaginez qu'on vous prive de tout sentiment. Que la liberté ne soit plus qu'un vieux souvenir dénué de sens. Jusqu'où iriez-vous pour garder le droit d'aimer?
Figurez-vous l'amour comme une maladie grave et hautement contagieuse : cette comparaison est presque un stéréotype cependant là où habite Lena, c'est au sens littéral des termes qu'on prend cette analogie. Ainsi donc l'amour est une maladie qu'il convient de soigner et de prévenir grâce à un système - Le Protocole - qui semble agir sur le cerveau pour rendre l'individu incapable d'aimer et finalement d'éprouver d'autres émotions trop fortes comme la fraternité, l'empathie ou la révolte. Cette opération intervient vers la dix-huitième année de l'individu... qu'en est-il donc des sujets plus jeunes, comme c'est le cas de Lena?

Mon avis :
Je remarque que dans la blogosphère, la plupart des blogs sont axés jeunesse et littérature Young-Adult (jeune adulte). Même si mon blog est plutôt dans une optique éclectique tout en étant axé classiques et littérature contemporaine, j'essaie de me diversifier le maximum : c'est l'un des objectifs que je me suis fixé. C'est dans cette optique là que j'ai tenté de lire Delirium, tome 1 de Lauren Oliver en partenariat avec Hachette Jeunesse. Ce livre fait en effet partie de cette vague Young-Adult notamment des nouvelles générations de dystopies (opposée de l'utopie : qualifie des livres qui représentent une société ayant dérivé vers des totalitarismes et des fonctionnements aliénants réduisant les libertés humaines fondamentales) et représente un de ses grands succès.
Je vous avoue directement que je ne suis pas séduite par cette lecture. D'abord il y a cette thématique de l'amour interdit que revient dans pratiquement toutes les dystopies y compris les classiques du genre. Le thème principal est donc sans grande originalité et fait figure de stéréotype qui aurait gagné à développer une identité propre plus particulière au livre. Ensuite c'est toujours le même problème, j'ai terminé ce texte il y a quelques semaines et déjà j'en ai oublié les trois quarts (heureusement que j'ai pris des notes pour écrire cette chronique). Je ne suis vraiment pas attirée par ces livres qui proposent un divertissement pur sans autre intérêt que de tromper l'ennui pendant quelques jours. Avec cette lecture je ne me suis même pas évadée. Ce qui m'attache à un texte c'est généralement de m'y heurter, de nouer une relation avec les mots et les personnages. Un texte qui m'a accrochée me hante encore des années après la lecture : c'est ça que je recherche dans le livre. Je l'ai trouvé avec de nombreux bouquins jeunesse, albums, BD, classiques etc. il ne s'agit donc pas d'une question de genre. Mais ici, rien.
La plupart des personnages m'ont peu marquée à part peut-être Hana qui porte en elle quelque chose de touchant et qui appelle la sympathie. J'ai l'impression que les caractères ne sont pas assez travaillés certains personnages sont du côté des gentils, d'autres du côté des méchants et entre les deux il y a ceux qui ont subi le Protocole. C'est une logique trop binaire et manichéenne pour être crédible. Les doutes et les changements de camp progressifs sont seulement esquissés ce qui laisse entrevoir des personnalités lisses et plates. Lena ne m'a pas du tout emballée, c'est une jeune fille qui flotte à la surface d'elle-même et se laisse emporter au gré du faible courant de ses idées.
Ce que je reproche le plus à cet ouvrage c'est sans doute le manque d'originalité, de réelle recherche. D'autres avant ont dit la même chose et bien plus encore d'une bien meilleure façon. Je pense bien sûr aux classiques de la dystopie (1984 d'Orwell, Fahrenheit 451 de Ray Bradbury ou encore le Meilleur des mondes d'Aldous Huxley) mais aussi à des textes comme Globalia de Jean-Christophe Rufin. Par exemple pour cette histoire de Nature et d'évasion du couple Lena/Alex dans cette autre réalité j'ai eu l'impression de lire une mauvaise copie d'un passage de Globalia. Inventer un monde relevant de la dystopie c'est s'ancrer dans une tradition littéraire mais aussi s'en démarquer pour trouver sa place. Ici, je n'ai eu droit qu'aux clichés les plus topiques : un couple alors que l'amour est interdit, un arsenal de répression publique fort, une décérébration de l'individu, une société parallèle qui se construit en opposition etc. Je ne me satisfait pas du tout d'une succession de clichés repris et même pas travaillés dans un sens ou dans l'autre : j'appelle ça traditionnellement de la soupe.
De plus, pour moi cet ouvrage est clairement adressé à un public de collégiens et c'est dommage qu'un livre se concentre autant dans ses thématiques générales et par son écriture vers un seul public. Et je dis cela en considérant le fait que d'autres livres jeunesse peuvent très facilement trouver un public non négligeable chez les adultes.
Finalement, ce bouquin n'était pas du tout pour moi et à l'avenir je ne pense pas me replonger dans ce type de lectures (je ne lirais donc pas le tome 2) sauf si éventuellement un autre livre me tente vraiment et semble se démarquer.

Du même auteur :
  • Delirium, tome 2
  • Le dernier jour de ma vie
Vous aimerez peut-être aussi :
  • 1984 de George Orwell
  • Fahrenheit 451 de Ray Bradbury
  • Le meilleur des mondes d'Aldous Huxley
  • Globalia de Jean-Christophe Rufin
Merci aux éditions Hachette jeunesse pour ce partenariat. Merci également au site internet Livraddict pour avoir assuré son organisation. 

7 commentaires:

  1. Dommage que tu n'ai pas aimé. Moi je ne pense pas que ce soit une lecture pour collégien, même si j'avoue que ce n'est pas de la grande littérature. C'est sûr que c'est écrit simplement mais ça ne me dérange pas outre mesure tant que c'est bien écrit. Bref, j'ai adhéré, mais il est normal que ce ne soit pas le cas de tout le monde !

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    1. Quand je dis public de collégiens je pense aux thèmes développés, à l'écriture qui ne semble qu'avoir pour but de raconter une histoire etc. Tout ça correspond pour moi à des goûts d'ados qui sont délimités dans le temps. Après, c'est un jugement personnel, mais honnêtement tout ça n'est pas très consistant, je suis même sûre qu'encore au collège j'aurais trouvé ça sans grand intérêt. Si tu as aimé ce bouquin-là, lis *Globalia* de Jean-Christophe Rufin c'est autrement meilleur à mon sens.

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  2. ce livre me fait vraiment de l'oeil !

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  3. Je suis d'accord avec toi, quand tu dis que ce livre est vite oublié une fois terminé !! Comme toi, j'aime les lectures qui donnent à réfléchir une fois finies, celles qui marquent l'esprit.
    Par contre, moi j'ai bien aimé le personnage de Lena.

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  4. J'ai bien aimé contrairement à toi, le personnage de Lena m'a plu et je me suis attachée à Alex. J'ai été entraînée par l'histoire même si l'action n'est pas là parfois et je ne trouve pas que ce soit que pour le public collégien mais c'est un avis personnel bien sûr ^^ Enfin, j'ai plus accroché que toi à ce que je vois... et la fin me donne une envie irrépressible de lire la suite !

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  5. Je ne trouve pas ça très "sympa" pour les lecteurs de style quand tu dis que ce livre n'est là que pour tromper l'ennuie... C'est vrai, on oublie rapidement l'histoire une fois le livre refermé mais pour autant, je pense qu'il apporte plus que juste passer le temps...

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    1. En ce qui me concerne ce bouquin n'a même pas été efficace pour tromper l'ennui, c'est dire!

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