dimanche 18 décembre 2011

Nocturnes de Kazuo Ishiguro

Critique de Nocturnes de Kazuo Ishiguro

Résumé :
Quatrième de couverture : Des piazzas italiennes aux collines de Malvern, d'un appartement londonien à l'étage feutré d'un hôtel de Hollywood, voici des musiciens de rue, des stars déchues, tous en quête d'un nouveau mouvement à jouer. Si la musique demande des sacrifices, un saxophoniste doit-il accepter la chirurgie esthétique pour réussir? Faut-il qu'un crooner change d'existence pour retrouver le succès? Kazuo Ishiguro alterne humour et mélancolie pour nous conter le destin de passionnés. Les thèmes évoqués sont éternels : l'amour, la musique, le combat de chacun pour conserver intact le charme de la vie quand les espoirs s'émoussent.
Cinq nouvelles où s'entrecroisent des destins possédés par la musique. Des hommes et des femmes tous différents et à la fois si semblables cherchent à se faire leur petite place au soleil pour profiter un peu d'une vie qui leur passe entre les doigts. Ils sont venus d'horizons différents, alors que certains sont en quête de succès, d'autres l'ont déjà perdu. Autant d'histoires humaines qui réalisent des petits tableaux vivants... en musique!

samedi 17 décembre 2011

Amphitryon de Plaute

Critique de l'Amphitryon de Plaute

Résumé :
Quatrième de couverture : Pour faire triompher son bon plaisir, Jupiter descend sur terre et séduit Alcmène, la femme d'Amphitryon dont il a pris les traits. L'époux se retrouve trompé, l'épouse outragée et le serviteur de la maison molesté. Quand les dieux ont décidé de se jouer des hommes, ils nous convient à une bien étrange comédie...
Jupiter et Mercure se rendent parmi les mortels sous l'apparence d'Amphitryon et de Sosie son esclave. Alors que Jupiter travesti profite d'une nuit d'amour avec Alcmène, la femme fidèle et aimante d'Amphitryon, les deux personnages usurpés sont pris dans un enchaînement de faits qui les dépassent. Le mythe de la naissance d'Hercule est ainsi traité de façon comique, ce qui n'empêche pas d'identifier au cours de la pièce certaines thématiques propres au tragique.

mercredi 14 décembre 2011

Les vestiges du jour de Kazuo Ishiguro

Critique de Les vestiges du jour de Kazuo Ishiguro

Résumé :
Quatrième de couverture : "Les grands majordomes sont grands parce qu'ils ont la capacité d'habiter leur rôle professionnel, et de l'habiter autant que faire se peut ; ils ne se laissent pas ébranler par les événements extérieurs, fussent-ils surprenants, alarmants ou offensants. Ils portent leur professionnalisme comme un homme bien élevé porte son costume. C'est, je l'ai dit, une question de dignité."
Stevens a passé sa vie à servir les autres, majordome pendant les années 1930 de l'influent Lord Darlington puis d'un riche Américain. Les temps ont changé et il n'est plus certain de satisfaire son employeur. Jusqu'à ce qu'il parte en voyage vers Miss Kenton, l'ancienne gouvernante qu'il aurait pu aimer, et songe face à la campagne anglaise au sens de sa loyauté et de ses choix passés.
Un vieux majordome anglais suite à la mort de son employeur est réembauché dans le même domaine mais par Mr. Farraday, un Américain fortuné et très étranger au milieu des vieilles familles anglaises. Stevens, confronté à un autre univers que celui qu'il a connu toute sa vie et au sein duquel il a forgé ses valeurs, va devoir s'adapter à de nouvelles tâches et revoir totalement ses codes de conduite. Un voyage qu'il envisage comme une mission professionnelle va l'amener à reconsidérer ses années de service. Des souvenirs vont émerger et lui intimer des moments de doutes qui viendront noircir par petites touches sa conscience professionnelle qui paraît inébranlable.

jeudi 1 décembre 2011

Love & Pop de Ryù Murakami

Critique de Love & Pop de Ryù Murakami

Résumé :
Quatrième de couverture : Love & Pop aborde une forme de prostitution propre au Japon, dont Murakami avait déjà fait le sujet troublant de son film Tokyo Decadence. Par l'intermédiaire de messageries téléphoniques, de jeunes lycéennes acceptent des rendez-vous avec des inconnus pour pouvoir s'acheter des produits de marque. Le roman raconte la journée d'une jeune fille qui, désirant absolument s'offrir une topaze impériale, accepte coup sur coup deux rendez-vous avec des hommes. Mais les rencontres ne vont pas se passer comme elle l'avait prévu. La littérature n'a que faire des questions de moralité, dit Murakami Ryù, qui a construit son roman à la manière d'une oeuvre d'Andy Warhol, en fondant dans sa narration des bribes de conversations, d'émissions de radio ou de télévision, des litanies de marques, de titres de films ou des paroles de chanson à la mode. Comme un bruit de fond faisant soudain irruption au premier plan pour saturer le sens de ces rencontres qui ouvrent sur tous les possibles de l'humain. Tandis qu'une violence latente se fait de plus en plus pressante et précise.
L'auteur nous convoque, en observateurs silencieux, dans la vie de la jeune Yoshii Hiromi. Cette lycéenne à peine entrée dans l'âge où elle devient femme, accepte des rendez-vous arrangés pour se payer des habits et des accessoires pour "passer pour une femme mûre". Une enfance v(i)olée nous est racontée dans un style sans concessions qui nous montre ce que l'on ne veut pas voir et nous laisse à deviner le pire dans le décors anodin du quotidien. Cette jeune fille comme les autres devient alors la proie de la fatalité et s'embourbe dans un tissu d'indifférence et de non-dits.

mardi 22 novembre 2011

Le roman libertin

Qu'est-ce que le roman libertin?


      Au XVIIIème siècle le roman, considéré comme un genre mineur par les critiques, obtient la seconde place des ventes littéraires. Placé après la poésie il semble passionner les lecteurs malgré la connotation péjorative du terme qui renvoie dans l'imaginaire aux goûts des femmes et du peuple. Parmi des romans galants ou des romans d'aventures paraissent des centaines de romans libertins qui connaissent un succès important. Onze éditions pour Les Confessions du comte de *** de Duclos paru en 1741, douze pour l'Histoire de Dom Bougre, Portier des Chartreux de Gervaise de Latouche en 1745 ou encore dix éditions pour Thérèse Philosophe attribué à Boyer D'Argens et publié en 1748. Ces textes licencieux circulent de main en main sans qu'on puisse les contrôler et paraît-il que Louis XVI en personne se serait constitué sa bibliothèque érotique. C'est que l'écriture précieuse d'un Crébillon comme les tournures réalistes que l'on peut lire dans Margot la ravaudeuse de Fougeret de Monbron semblent agréablement divertir le lecteur. Mais si les romans libertins exaltent le libertinage de mœurs ils n'en font pas moins pour le libertinage d'esprit. Dès lors penser qu'ils ne sont que des « livres qu'on ne lit que d'une main » paraît réducteur. Et en introduction à son ouvrage Libertinage et figures du savoir, Marc-André Bernier affirmait : « En conférant au roman libertin le rôle de précurseur un peu frivole d'une conception moderne du désir, [la critique contemporaine] en a fait non seulement un genre dépourvu de consistance propre : elle l'arrache encore à la singularité, voire à la grandeur, de la tâche qui fût la sienne. » (p. 1). Le terme de « frivole » renvoie en effet à un manque de sérieux et finalement à une chose sans importance. Utilisé aussi pour qualifier quelqu'un d'inconstant dans les relations amoureuses il rappelle cet univers libertin qui substitue le goût à l'amour. Mais la notion de « précurseur » évoque l'annonce d'une idée nouvelle à savoir la « conception moderne du désir » qui marque un nouveau rapport hommes/femmes. Le roman libertin semble ici ambivalent d'autant plus qu'il se voit attribuer le statut de « genre » bien que celui-ci s'avère « dépourvu de consistance propre ». La critique contemporaine ne parvient pas à gommer cette « singularité » et le roman libertin conserve ce caractère rare et exceptionnel, qu'il soit négatif ou positif. Mais on peut toujours se demander ce qu'il en est de « la tâche qui fût la sienne ». Le roman libertin n'est-il finalement qu'un objet de divertissement qui n'a fait qu'annoncer une nouvelle perception de l'attirance et du désir ? Il s'agira d'étudier d'abord le roman libertin en ce qu'il pourrait avoir de léger et de frivole, ce qui nous mènera naturellement à envisager ses autres aspects qui vont dans le sens des idées qui nous conduiront eux-mêmes à remettre totalement en cause les préjugés dont il est la cible.

dimanche 20 novembre 2011

Enlivrée de Laurence Dionigi

Critique de Enlivrée de Laurence Dionigi

Résumé :
Quatrième de couverture : Mais qu'arrive-t-il à Romane, fille de Romain Ryga et d'Anna Lesnoail? D'où lui viennent ses étranges vomissements inexpliqués de lettres de l'alphabet et surtout l'assouvissement de ses nausées matinales uniquement par l'écriture ou la lecture? Cette jeune Parisienne qui mène une vie bien rangée ne comprend absolument pas ce qui lui arrive. De quel mal mystérieux souffre-t-elle? Ni la médecine traditionnelle, ni la parallèle ne pourront l'aider. Seul un éditeur lui révélera un secret jalousement gardé, celui des femmes enlivrées. Cette grossesse insolite inquiète et affole Romane malgré les rassurantes rencontres organisées auprès des grandes figures féminines du paysage littéraire. La jeune femme se confiera à son journal intime et c'est Colette qui le découvrira et partagera ses émotions pendant ces dix mois d'absurdisme. Pourquoi elle? Elles ne se connaissent même pas...
Un matin, une femme découvre sur son perron un étrange paquet qui contient le journal d'une jeune femme : Romane. Cette dernière y relate une étrange expérience, celle des femmes enlivrées. En effet, il apparaît que les chefs d’œuvre ne naissent pas de l'esprit fertile de leurs auteurs mais plutôt... d’utérus de femmes qui les portent à la manière d'enfants pour une durée variable. Le récit de Romane rend compte de la totalité de sa "grossesse" jusqu'à l'accouchement. Exactement comme une grossesse traditionnelle, la grossesse d'un livre se manifeste par différents symptômes : vomissements de lettres, obsession pour un mot ou une expression liée à la littérature ou encore frénésie de la lecture ou de l'écriture. C'est finalement toute une conception de la littérature et de l'acte d'écrire qui se dégage de cette métaphore filée.

vendredi 11 novembre 2011

Ces corps vils d'Evelyn Waugh

Critique de Ces corps vils d'Evelyn Waugh

Résumé :
Quatrième de couverture : Avec une plume tout à la fois enjouée et féroce, Waugh dépeint dans ce roman, qui lui valut une gloire teinte de scandale, la folle jeunesse dorée de l'Angleterre des années 30. Soirées d'ivresse, de luxure et de travestissements, réceptions huppées autant que ridicules, bals comiques en Écosse ou ignobles à Paris, c'est toute l'insoutenable - et ici frénétique - légèreté des êtres que Waugh - en bon catholique - fustige avec une drôlerie sans pareille. On en redemande !
Le lecteur est invité à suivre ici toute une foule de personnages à travers un quotidien mené à toute allure. Ça se bouscule et ça s'empresse de se jeter dans le tourbillon du monde. L'action est frénétique et chaque dialogue semble être échangé avec précipitation. Dans un tel climat difficile de trouver ses marques, en effet tout est éphémère et ce qui était vrai hier ne l'est plus aujourd'hui. Entrer efficacement dans un tel roman peut sembler relever, dans un premier temps, d'une épreuve d'extrême concentration : il faut tout saisir, tenter de relier des éléments qui en apparence n'ont rien à voir entre eux ou encore tenter d'assimiler la foule de personnages qui gravitent autour de l'intrigue. Disons pour finir que pour déguster cette lecture : "rien ne sert de courir ; il faut partir à point"!

lundi 31 octobre 2011

1Q84, livre 1 de Haruki Murakami

Critique de 1Q84, livre 1 de Haruki Murakami

Résumé :
Quatrième de couverture : "Le passé - tel qu'il était peut-être - fait surgir sur le miroir l'ombre d'un présent - différent de ce qu'il fut?" Un événement éditorial sans précédent. Une oeuvre hypnotique et troublante, un roman d'aventures, une histoire d'amour, deux êtres unis par un pacte secret. Dans le monde bien réel de 1984 et dans celui dangereusement séduisant de 1Q84 va se nouer le destin de Tengo et d'Aomamé...
Deux personnages à première vue très différents poursuivent le chemin de leurs vies dans une atmosphère apparemment tout à fait naturelle et banale. Aomamé et Tengo pensent évoluer dans un monde qu'ils connaissent bien mais petit à petit des questions prennent forme et deviennent très problématiques. Depuis quand les policiers ont-ils changé leur uniforme et leur arme de poing? Comment se fait-il qu'Aomamé qui lit pourtant régulièrement la presse n'aie pas été informée de ce changement? L'éventualité d'un monde parallèle affleure alors à l'esprit des deux personnages qui semblent se jeter dans un destin commun...

dimanche 30 octobre 2011

Le Livre des choses perdues de John Connolly

Critique du Livre des choses perdues de John Connolly


Résumé : 
Quatrième de couverture : L’Europe est sur le point de basculer dans la guerre. Le jeune David est trop petit pour comprendre la politique, mais il n'en ressent pas moins l'inquiétude qui, chaque jour, mine un peu plus les traits de son père. Le garçon se retrouve livré à lui-même, seul avec Rose, celle qui a remplacé sa mère défunte. Mais un jour, la voix de cette dernière l'appelle, elle est là, toute proche, quelque part au fond du jardin, dans ce tronc creux qui, hier encore, n'était pas là... Et voilà David aspiré dans un autre monde, peuplé de créatures tout droit sorties des contes qu'il lit à longueur de journée. Un lieu magique et violent où, au détour de chaque chemin, le guette un danger qu'il doit affronter s'il veut un jour rentrer chez lui.
David doit affronter avec son père la douloureuse disparition de sa mère avec qui il entretenait une relation privilégiée. Très tôt, un autre femme viendra compliquer davantage l'équation familiale en mettant au monde Georgie : désormais David a un demi-frère. De plus en plus le quotidien se fait pesant, le garçon commence à être sujet à des crises très étranges qui s'intensifient. Il entend également les livres murmurer et doit assister à des rendez-vous avec un psychiatre. Les relations entre lui et son entourage sont systématiquement tendues alors que dehors, la seconde guerre mondiale se prépare à faire rage. Tout naturellement cette famille recomposée décide de s'installer dans un lieu campagnard et excentré, chez Rose. Nouveau changement brutal qui provoque un tournant à 180° degrés dans l'univers de l'enfant. Et c'est précisément dans ce contexte là qu'il sera amené à découvrir un autre monde, tout droit sorti de nos contes de fées cauchemardesques.

jeudi 27 octobre 2011

Un artiste du monde flottant de Kazuo Ishiguro

Critique de Un artiste du monde flottant de Kazuo Ishiguro

Résumé :
Quatrième de couverture : Le peintre Masugi Ono, vieux maître de l'art officiel nippon, songe à sa jeunesse de bohème et se remémore ce "monde flottant" qu'il a tant fréquenté. Confronté à l'émergence d'une nouvelle société ouverte à l'Occident, il interroge son passé et tente de donner un sens à sa vie dans le Japon de l'après-guerre. Évocation d'une vie et d'un monde révolus, réflexion toute en nuances sur la finalité de l’œuvre d'art, Un artiste du monde flottant est un livre envoûtant.
Le quotidien d'un vieil homme autrefois peintre reconnu devient prétexte à la remémoration d'un passé problématique. Le récit s'ancre dans un monde en mouvement qui tente de se reconstruire. Dans ce Japon là, chacun subit l'oeil suspicieux des autres, d'enquêtes en enquêtes on veut s'assurer que telle personne est fiable ou encore que telle autre est assez correcte pour faire office de gendre. Mais qu'à bien pu faire autrefois Ono pour qu'une famille se retire subitement des négociations de mariage avec sa fille? Qu'à-t-il fait pour justifier ce sentiment de suspicion qu'il croit déceler dans le comportement de ses enfants? Tiraillé entre deux univers - l'un révolu, l'autre en devenir - Ono revient par bribes sur son passé d'artiste.

jeudi 20 octobre 2011

Madame Bovary de Flaubert

Critique de Madame Bovary de Flaubert

Résumé :
Quatrième de couverture : Une jeune femme romanesque qui s'était construit un monde romantiquement rêvé tente d'échapper - dans un vertige grandissant - à l'ennui de sa province, à la médiocrité de son mariage et à la platitude de sa vie. Mais quand Flaubert publie Madame Bovary, en 1857, toute la nouveauté du roman réside dans le contraste entre un art si hautement accompli et la peinture d'un univers si ordinaire.
"Ce n'était plus du roman comme l'avaient fait les plus grands", dira Maupassant : "C'était la vie elle-même apparue. On eût dit que les personnages se dressaient sous les yeux en tournant les pages, que les paysages se déroulaient avec leurs tristesses et leur gaité, leurs odeurs, leur charme, que les objets aussi surgissaient devant le lecteur à mesure que les évoquait une puissance invisible, cachée on ne sait où."
Emma grandit dans une ferme. Elle nourrit sa vie de jeune-fille de récits de chevalerie ou encore de romans pour l'éducation des demoiselles nobles et se crée un imaginaire plein de fantaisies, d'intérieurs coquets, de princes charmants sur leur destrier et de lettres d'amour parfumées. La réalité viendra vite contredire ses espérances. Charles Bovary, un médecin de campagne lui demande sa main, elle se marie et quitte l'univers familial. La vie aura tôt fait d'anéantir petit à petit toutes ses illusions.

vendredi 14 octobre 2011

Le Bouddha de banlieue d'Hanif Kureishi

Critique du Bouddha de Banlieue d'Hanif Kureishi


Résumé : 
Quatrième de couverture : Un "Paki", c'est-à-dire un enfant de Pakistanais émigrés, qui se raconte dans Le Bouddha de banlieue, un roman satirique, provocateur et hilarant, qui décoiffe tout son monde. Un roman avec un "carré blanc"...
Mais qui n'en a pas moins été couronné par le Whitbread Prize et qui avait fait sortir de son silence Salman Rushdie : "Voilà exactement le roman que l'on pouvait espérer qu'Hanif Kureishi écrirait : sauvagement irrévérencieux et insolent mais fondamentalement émouvant et plein de vérité. Et vraiment très drôle." Nicole Zand, Le Monde, 1991.
Ce livre plein d'humour et de vie raconte la quête perpétuelle du jeune Karim à la recherche d'une identité. Sa mère est anglaise et son père immigré indien, leurs quotidiens stagnent dans les faubourgs de la banlieue sud de Londres jusqu'au jour où Haroon, le père de Karim décide de se mettre au yoga. S'ensuit alors pour le jeune homme toute une suite de bouleversements et de rencontres qui vont le conduire dans des lieux aussi divers que sur les planches d'un théâtre ou encore l'intérieur d'un squat libertaire. Le lecteur va ainsi rencontrer de nombreux personnages tels que Jamila figure d'extrême gauche révolutionnaire et féministe, Terry marxiste endurci, Charlie amoureux du succès ou encore Pyke le metteur en scène en vogue. Fort de son expérience personnelle, Karim va s'attacher à sonder les individualités tout en se construisant lui-même.


dimanche 2 octobre 2011

Huit Saisons de Justin Cronin

Critique de Huit Saisons de Justin Cronin

Résumé :
Quatrième de couverture : Huit Saisons, huit nouvelles qui, en fait, constituent un roman. L'histoire d'une famille dont chaque membre va son chemin : les études, le travail, le mariage, les enfants... Mais, chez Justin Cronin, ce n'est jamais un chemin facile, car chacun a son secret : un amour qui n'ose pas se déclarer, une grave maladie qu'on tente de cacher, un drame vécu autrefois qui revient vous hanter... Sous l'apparente banalité des jours et des destins, sous le tissu protecteur de l'affection et de l'entraide, se dissimulent bien des angoisses et des détresses.
Huit saisons raconte, de novembre 1979 jusqu'à septembre 2000, la vie d'une famille. Les personnages glissent sur le temps, ils vivent, se construisent et meurent au rythme des années qui s'enchaînent. Certains problèmes émergent et son résolus. D'autres sont oubliés progressivement et s'émoussent au fur et à mesure que les expériences se recouvrent de la poussière de l'âge. La maison est vendue, les enfants remplacent les parents et persistent à naviguer sur un fleuve tranquille percé de petits rochers qui émergent à la surface ici ou là, périodiquement. Huit saisons n'est pas un récit qui se déroule, c'est un récit qui se répète, de générations en générations.

dimanche 25 septembre 2011

Vers la mer d'Anne-Sophie Stefanini

Critique de Vers la mer d'Anne-Sophie Stefanini

Résumé :
Quatrième de couverture : Laure a dix-huit ans et elle part demain. En compagnie de sa mère qui lui a légué son goût pour la solitude, le silence et les voyages lointains ; puis enfin seule vers les rivages qui la font tant rêver.
De Paris à Nice, leur route s'étire au rythme capricieux d'une vieille voiture, d'étapes et de rencontres de hasard.
Au-delà du voyage et de ses mystères, se dévoilent le fil des souvenirs, les peurs et les désirs de ces femmes au moment fragile de la séparation.
Un roman intimiste et initiatique sur le voyage, la mémoire et l'oubli.
Anne-Sophie Stefanini est née en 1982. Elle est passionnée depuis son plus jeune âge par l'Afrique. Vers la mer est son premier roman.
Laure et sa mère Catherine s'apprêtent à faire un voyage. Elles prennent la vieille voiture, un tas de ferraille précaire qui crisse et qui grogne, pour traverser la France, de Paris jusqu'à Nice. De kilomètres en kilomètres la toile de souvenirs se déchire et se tisse. Les deux femmes quittent le cercle fermé de leurs connaissances pour se jeter à la terrible rencontre de l'autre et de soi-même. Le hasard semble les engloutir dans un tourbillon de souvenirs et d'envies.
Laure, comme sa mère avant elle, s'apprête à faire  un voyage qui marquera son entrée dans la vie adulte. Comme sa mère elle rêve d'aventures et de contrées lointaines, elle se réfugie dans un Orient fantasmé au même titre que sa mère s'enracinait déjà dans l'âge d'or perdu de l'antiquité.
Vers la mer est à la fois le récit d'un départ et d'une rencontre. La mère et la fille apprennent à se connaître comme jamais elles ne l'avaient fait alors que la menace de la maladie d'Alzheimer plane sur leur destin.


vendredi 16 septembre 2011

Le puits de solitude de Marguerite Radclyffe Hall

Critique de Le puits de solitude de Marguerite Radclyffe Hall

Résumé :
Quatrième de couverture : "On la jugeait singulière, ce qui, dans ce milieu, équivalait à une réprobation. Troublée, malheureuse, comme un tout petit enfant, cette large créature musclée se sentait seule, elle n'avait pas encore appris cette dure leçon : elle n'avait pas encore appris que la place la plus solitaire en ce monde est réservée aux sans-patrie du sexe".
Le puits de solitude fit scandale lors de sa parution à Londres en 1928, où il fut interdit et les exemplaires imprimés jetés au feu/ Marguerite Radclyffe Hall y dépeint l'amour entre deux femmes, contrarié par une société hostile, et prend la défense de cette minorité incomprise et méprisée. Véritable plaidoyer en faveur de l'homosexualité, Le puits de solitude est aujourd'hui, une référence littéraire reconnue par tous.
Une famille anglaise plutôt aisée attends un enfant.  Ils désirent tellement un garçon qu'ils se créent un fantasme. A la naissance, ils sont surpris de découvrir qu'il s'agit d'une fille et l'appellent Stephen, un nom masculin. Au fur et à mesure que le bébé grandit, sa silhouette se dessine, ses épaules sont larges, son bassin étroit et il ressemble de façon frappante à son père. Très tôt, Stephen s'intéresse aux armes, à la chasse et désire monter à califourchon, comme le font les garçons. Sa personnalité se dessine, elle est forte, courageuse et n'arrive pas à se résoudre à nouer ses cheveux avec des rubans ou porter de jolies petites robes.
Plus tard, elle tombera amoureuse... d'une femme. Malgré son mérite en tant qu'écrivain, ses services loyaux durant la guerre, son moral d'acier et sa force tranquille, elle sera rejetée durant sa vie entière. Le puits de solitude nous narre la douloureuse et difficile existence d'une lesbienne dans la vieille Angleterre.


mercredi 7 septembre 2011

La Route de Los Angeles de John Fante

Critique de La Route de Los Angeles de John Fante


Résumé :
Quatrième de couverture : "La Route de Los Angeles, premier roman de John Fante, a été écrit en 1933 mais publié après sa mort, en 1986. Il y raconte la bourlingue américaine classique : recherche de petits boulots, vie de bagarres et de vols, personnages gueulards rencontrés sur les quais ; ajoutez une forme d'humour sauvage, cinglant et de plein air. John Fante, avant les beatniks, a raconté l'aventure des laissés-pour-comte, des ivrognes. La Route de Los Angeles, c'est déjà le bréviaire d'une Amérique vulgaire et mal élevée." Jacques-Pierre Amette, Le Point.
La Route de Los Angeles nous propose de suivre quelques temps les pérégrinations d'Arturo Bandini un personnage récurrent dans l’œuvre de John Fante. Cet adolescent que l'on retrouvera plus âgé dans Demande à la poussière est un caractère à large part autobiographique. 
Arturo Bandini entre à peine dans l'âge adulte, plein d'orgueil et de vanité il lit Nietzsche, Schopenhauer et clame sous tous les toits qu'il est écrivain. De petits boulots en petits boulots, de la bibliothèque au parc : il erre sans but. Il n'aime pas ses collègues de la conserverie, il n'aime pas les patrons, il n'aime pas sa sœur. Bandini se place tout entier en opposition avec son univers qu'il s'apprête à quitter.
Ce livre se lit finalement comme une véritable introduction au départ.

jeudi 1 septembre 2011

Dernier inventaire avant liquidation de Frédéric Beigbeder

Critique de Dernier inventaire avant liquidation de Frédéric Beigbeder

Résumé :
Quatrième de couverture : "N'oublions jamais que derrière chaque page de ces monuments d'un siècle révolu se cache un être humain qui prend tous les risques. Celui qui écrit un chef-d’œuvre ne sait pas qu'il écrit un chef-d’œuvre. Il est aussi seul et inquiet que n'importe quel autre auteur ; il ignore qu'il figurera dans les manuels et qu'un jour ou décortiquera chacune de ses phrases - c'est souvent quelqu'un de jeune et solitaire, qui travaille, souffre, nous émeut, nous fait rire, bref, nous parle. Il est temps de réentendre la voix de ces hommes et de ces femmes comme au premier jour de leur publication, en la débarrassant, l'espace d'un instant, des appareils critiques et autres notes en bas de page qui ont tant contribué à dégoûter leurs lecteurs adolescents et à les envoyer dans les salles obscures ou aux concerts de rock."
Alors que le XXème siècle tend vers sa fin 6 000 Français renvoient un bulletin de participation à un sondage qui propose d'élire parmi 200 références, une cinquantaine de livres ayant marqué l'époque. Frédéric Beigbeder nous présente le classement final et effectue un commentaire livre par livre à raison de deux à trois pages par œuvre. Ces petites critiques personnelles écrites avec humour proposent une introduction à la lecture de chaque texte.

mercredi 31 août 2011

Sommeil de Haruki Murakami

Critique de Sommeil de Haruki Murakami

Résumé :
Quatrième de couverture : Une des nouvelles les plus énigmatiques de Haruki Murakami, superbement illustrée aux couleurs de nuit par Kat Menschik. Dans un style pur et cristallin, une plongée obsédante dans les dix-sept nuits sans sommeil d'une femme, pour pénétrer tout le mystère et la magie de l'univers du maître.
"Murakami-san distille ses poisons subtils avec la placidité des sages." Claude-Michel Cluny (Le Magazine Littéraire)
"Du pur Murakami" Elle
"Haruki Murakami s'est construit un univers sans limites, aux confins de tous  les possibles, il s'est fait l'écrivain de l'audace et de la subtilité." Martine Laval (Télérama)
"Depuis trois décennies, Murakami distille ses nectars dans une œuvre subtile où les ténèbres les plus inquiétantes et la grâce la plus lumineuse se mêlent jusqu'au vertige." André Clavel (Lire)
Une femme dont on ne connaît pas  le nom cesse de dormir. Il ne s'agit pourtant pas d'insomnie, le besoin de dormir semble seulement avoir disparu chez elle. Nuit après nuit elle quitte son lit et s'active, seule. Ses proches poursuivent leur routine quotidienne mais ses journées à elle varient, petit à petit. Personne ne se rend compte du changement qui s'opère chez cette femme et malgré le fait que cela semble biologiquement impossible, son corps reste énergique et sain même après dix-sept nuits sans repos.

mardi 30 août 2011

Vol au-dessus d'un nid de coucou de Ken Kesey

Critique de Vol au-dessus d'un nid de coucou de Ken Kesey

Résumé :
Quatrième de couverture :  Dans une maison de santé, une redoutable infirmière, "La Chef", terrorise ses pensionnaires et fait régner, grâce à un arsenal de "traitements de choc", un ordre de fer, les réduisant à une existence quasi végétative. Surgit alors McMurphy, un colosse irlandais, braillard et remuant, qui a choisi l'asile pour échapper à la prison. Révolté par la docilité de ses compagnons à l'égard de "La Chef", il décide d'engager une lutte qui, commencée à la façon d'un jeu, devient peu à peu implacable et tragique.
Publié pour la première fois en France en 1963 sous le titre La machine à brouillard, ce livre, rendu célèbre par le film de Milos Forman, est devenu un classique, traduit dans le monde entier et vendu à des millions d'exemplaires dans son pays d'origine. C'était le premier roman de Ken Kesey, chef de file des "Easy Riders", qui a disparu en novembre 2001.
L'arrivée de McMurphy perturbe la vie très réglée d'un asile psychiatrique et de ses pensionnaires. Cet homme, joueur, fauteur de trouble et coureur de jupon, pense y trouver un quotidien plus supportable que celui qu'il a connu en prison. C'est sans compter sur l'autorité de l'infirmière crispée qui dirige la structure d'une main de fer. Il se fait un devoir de perturber la routine des patients, provoquant peu à peu un désordre incontrôlé. Bromden, le pensionnaire indien que tout le monde croit sourd et muet nous raconte ce combat implacable et tragique entre McMurphy et La Chef.

vendredi 26 août 2011

Sur ma route de Carolyn Cassady

Critique de Sur ma route de Carolyn Cassady

Résumé : 
Quatrième de couverture : Lorsqu'en mars 1947 Carolyn rencontre Neal Cassady, sa vie bascule. Tout comme Jack Kerouac un an plus tôt à New York, elle se laisse séduire par ce voyou au futur incertain, qui deviendra le modèle de Dean Moriarty dans Sur la route, la figure rêvée de la Beat Generation.
Le récit enlevé, teinté d'humour, dévoile le comment de cette amitié fraternelle, voire amoureuse entre Jack et Neal. "Ces hommes, révèle Carolyn, osaient vraiment vivre comme des héros." Et de constater : "A leur contact, j'ai été à mon tour mordue par cette rage, par cet appétit."
Lit à trois places, lit à quatre places (Allen Ginsberg ne tarde pas à compliquer l'équation), le désir beatnik est multiple. Et Sur ma route démontre que cet enchevêtrement des corps et cet imbroglio des sentiments furent le ferment, la sève de la création. Reflet de toute l'énergie créative et poétique du mouvement, Sur ma route est l'histoire authentique de ces icônes qui captivèrent l'imagination de la jeunesse américaine emportant le pays dans le tourbillon des années 60. La naissance d'un mythe.
Carolyn n'est qu'une jeune femme lorsqu'elle rencontre Neal Cassady. Élevée par une famille très respectueuse des principes et des vertus, elle se voit projetée dans un monde qui n'est pas le sien. Très rapidement, elle tombe amoureuse de cet homme qui semble si atypique, si plein de vie et d'énergie. Malgré leurs différences, ils se marient et à plusieurs reprises Carolyn tombe enceinte.
Carolyn Cassady est un personnage effacé de la Beat Generation en ce sens que la folie du voyage représentait pour elle un danger. Elle nous raconte sa vie commune avec Neal, ses joies et ses peines. Tout au long de sa vie, elle souffre de cette union qui tranche si brutalement avec ses principes. En effet, Neal a des relations extra-conjugales, veut se remarier, fait des enfants à d'autres femmes etc. L'auteure se sent souvent abandonnée malgré la présence d'Allen Ginsberg, d'Helen ou encore de Jack (avec qui elle aura une liaison) qui sont des amis qui la soutiennent.
Bien souvent c'est seule qu'elle sera amenée à se confronter avec la réalité. Alors que Neal est en voyage elle travaille pour payer leurs dettes, alors que Neal est en prison, elle s'occupe de leurs enfants. Sur ma route raconte la vie de cette femme depuis sa rencontre avec Neal Cassady jusqu'à la mort de celui-ci.

mardi 23 août 2011

La Faim de Knut Hamsun

Critique de La Faim de Knut Hamsun

Résumé :
Quatrième de couverture : La seule chose qui me gênât un peu, c'était, malgré mon dégoût de la nourriture, la faim quand même. Je commençais à me sentir de nouveau un appétit scandaleux, une profonde et féroce envie de manger qui croissait et croissait sans cesse. Elle me rongeait impitoyablement la poitrine ; un travail silencieux, étrange, se faisait là-dedans. K. H. 
"On tourne les feuillets de ce livre étrange. Au bout de peu de temps on a des larmes et du sang plein les doigts, plein le cœur. [...] La faim est le sujet même du livre avec tous les troubles intellectuels qu'entraîne une inanition prolongée. C'est moins un héros de roman qu'un cas clinique." André Gide.
Un homme, dont on ne connaît pas le nom, erre dans la ville le ventre vide. Voilà l'intrigue principale de ce roman spécial et dérangeant qui nous confronte directement avec le sentiment brut de la faim. L'homme est sans argent, sans travail, sans logement parfois et souvent sans nourriture pour se remplir l'estomac. Ainsi ce narrateur particulier tente de survivre par divers arrangements et essaie tant bien que mal d'oublier  le tiraillement de la faim. Cette faim omniprésente fait d'ailleurs figure de personnage principal éponyme. Le narrateur semble systématiquement perdu dans ses réflexions à travers un monologue intérieur incessant qui tombe parfois dans le délire. Ce récit non dénué d'humour pose aussi la question de la frontière mince entre le moral et l'immoral. Peut-on voler quand il s'agit de notre survie? La faim justifie-t-elle la malhonnêteté? La Faim est une histoire poignante qui nous fait également prendre la mesure des conséquences d'une sous alimentation sur le corps et l'esprit.

lundi 15 août 2011

Cavalier seul de Jérôme Garcin

Critique de Cavalier Seul de Jérôme Garcin

Résumé :
Quatrième de couverture : 27 août 2005
Dernier galop dans la plaine arasée de l'été déjà finissant. Dernière cueillette de mûres, et l'Eaubac gourmand qui s'arrête de le long des haies épineuses et incline sa tête curieuse vers ma main gorgée de juteuses douceurs. Dernière plongée dans les sous-bois où je serre si fort et embrasse son encolure de velours pour éviter les branches basses et le laisser m'emmener, comme un fils donne la main à son père. Dernier trotting sur les petites routes, et je ferme les yeux, et je ne vois qu'avec mon corps en lévitation, et j'oublie tout, bercé par le rythme cadencé des fers sur le macadam tiède. Derniers frissons. Dernière promenade amoureuse, animale, végétale, sous un ciel d'accompagnement, dans une lumière d'autrefois qui lentement décline.
Jérôme Garcin n'est pas un accoutumé des journaux intimes. Pourtant il décide en 2003 d'en tenir un d'un genre plutôt particulier. Dévoré par la passion du cheval, l'auteur commence à transcrire ses journées à cheval, son travail quotidien en selle et ses impressions équestres. De la balade en extérieur jusqu'aux exercices de manèges, le quidam pourra entrevoir toute la diversité des sports équestres. Le cavalier quant à lui reconnaîtra ici tous les symptômes de l'hippomanie : un besoin compulsif d'aller vers les chevaux, de se trouver en leur compagnie ; une préoccupation de tous les instants ou encore une recherche perpétuelle.
Ce journal est une belle démonstration qui nous rappelle que la vraie passion - celle qui enflamme et anime - possède une traduction systématique dans le quotidien.

jeudi 11 août 2011

Lettres à un jeune poète de Rainer Maria Rilke

Critique des Lettres à un jeune poète de Rainer Maria Rilke

Résumé :
Quatrième de couverture : En 1903, Rilke répond à Franz Kappus, un jeune homme de vingt ans, élève d'un prytanée militaire, qui lui a envoyé ses premiers essais poétiques. Neuf autres lettres suivront, que Kappus publiera en 1929, trois ans après la mort de Rilke.
Leur retentissement n'a fait que s'accroître depuis. Bien plus, en effet, qu'un entretien sur le métier poétique, elles forment une extraordinaire méditation, sur la solitude, la création, l'accomplissement intérieur de notre être.
Cette nouvelle traduction s'accompagne ici d'essais échelonnés entre 1912 et 1919, Sur le poète, Instant vécu et Bruit originaire, ainsi que de poèmes écrits en français, à la fin de sa vie par l'auteur des Élégies de Duino. Trois visages d'un des plus grands poètes de ce siècle.
Le jeune Franz Kappus envoie une toute première lettre au poète Rainer Maria Rilke. Il ne se doute pas que cette timide tentative d'approche sera le terreau d'une riche correspondance. Riche, elle ne l'est certainement pas en lettres - une dizaine seulement - mais en enseignements. Kappus est élève dans une structure militaire et écrit des vers comme Rilke avant lui, cependant, plus qu'un avis sur sa poésie, ce qu'il recherche à travers les lettres est sans doute plus intime et profond.
La correspondance est à sens unique, c'est-à-dire que Franz Kappus a choisi de ne pas publier ses propres lettres mais uniquement celles de Rilke. Ainsi à travers les lettres de l'un des deux correspondants, on devine les propos de l'autre. Il est question de solitude, d'amour, de relation à l'autre et de processus créatif, autant de sujet très variés qui révèlent la fécondité de cette correspondance qui, on le devine, aura certainement été une période charnière de la vie de Franz Kappus.

samedi 6 août 2011

En avant, route! d'Alix de Saint-André

Critique de En avant, route! d'Alix de Saint-André

Résumé :
Quatrième de couverture : Pèlerine multirécidiviste, peu douée pour la marche et accrochée à ses cigarettes, Alix de Saint-André a pris trois fois la route de Compostelle. D'abord, depuis Saint-Jean-Pied-de-Port, sur le "chemin français", où s'envolèrent ses idées de méditation solitaire dans des refuges surpeuplés ; puis, de La Corogne jusqu'à Finisterre, sur le "chemin anglais" ; et enfin depuis les bords de la Loire, pour accomplir ce que les Espagnols appellent "le vrai chemin", celui qu'on doit faire en partant de chez soi...
Des paysages sublimes en banlieues pittoresques, elle a rejoint ce peuple de marcheurs de tous pays, réunis moins par la foi que par les ampoules aux pieds, qui se retrouvent pour vivre à quatre kilomètres-heure une aventure humaine sur laquelle elle porte un regard à la fois affectueux et espiègle.
Ce qu'Alix de Saint-André nous propose à travers cet ouvrage, c'est de marcher avec elle. Au jour le jour, le lecteur attentif et discret partage les peines, les douleurs, les joies ou encore les révélations qui jalonnent son chemin de pèlerine. Sur le chemin, "el camino" comme disent les Espagnols elle va rencontrer des gens, croiser des destins et s'attarder ici où là pour découvrir petit à petit le vrai sens du chemin : le pas que l'on effectue vers l'autre. Elle nous raconte des anecdotes, brosse le portrait de Pascal et de son âne Pompon, celui de Carlos ou encore celui de Rodrigo et de Paco, autant d'individus très différents et qui se retrouvent pourtant là : au même endroit au même moment. Chacun a des motivations diverses et des attentes secrètes comme chacun possède ses raisons de marcher vers Compostelle.
En avant, route! fait figure de récit vivant qui nous entraîne loin de la routine quotidienne, dans les montagnes et dans la poussière du chemin foulé depuis des siècles vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Alors que de plus en plus, la société encourage l'individualisme, l'auteur nous propose de rompre avec ce schéma pour se tourner vers l'autre.

dimanche 31 juillet 2011

Kôsaku de Yasushi Inoué

Critique de Kôsaku de Yasushi Inoué

Résumé :
Quatrième de couverture : Dans le village isolé où il est élevé par la vieille Onui, la maîtresse de son arrière-grand-père, le jeune Kôsaku grandit. Sous forme de courtes scènes, enchâssées dans le récit comme autant de joyaux, voici tout le Japon traditionnel du début du siècle qui revit devant nous : ses fêtes paysannes, ses coutumes méconnues, telles que les voit et les vit un enfant au seuil de l'adolescence.
A travers l'histoire de Kôsaku - la sienne en fait -, si particulière et qu'il sait pourtant rendre universelle, Yasushi Inoué nous raconte notre entrée à tous dans la vie adulte, avec ses joies, ses peines, ses surprises, ses déceptions, ses larmes et ses rires...
Dans le village de Yu-Ga-Shima, Kôsaku un garçon studieux et calme prépare son examen d'entrée au collège. Il vit dans une petite maison sombre avec Onui, une vieille qu'il considère comme sa grand-mère. Les jours se suivent : il joue avec les garçons de son âge, rencontre les filles et l'amour. Au fur et à mesure qu'il grandit, sa grand-mère se tasse un peu plus. Kôsaku suit la classe, va rendre visite à pied à la famille dans d'autres villages et étudie le soir avec un professeur. L'enfant traverse les épreuves de la vie avec une indifférence de jeunesse mais elles s'installeront en lui pour ne jamais plus le quitter. Son professeur, Inukaï, souffre de dépression et menace de sauter d'une falaise en sa présence ; sa grand-mère vieillit et l'enfant devient petit à petit un homme. Jusqu'au jour où sa mère, Nanae revient au village et que sa famille l'emmène en ville pour qu'il y passe son examen. C'est paradoxalement alors qu'il retrouve ses parents que son enfance s'achève.

jeudi 28 juillet 2011

La reine dans le palais des courants d'air de Stieg Larsson

Critique de Millénium 3 - La reine dans le palais des courants d'air de Stieg Larsson

Résumé:
Quatrième de couverture : Que les lecteurs des deux premiers tomes de la trilogie Millénium ne lisent pas les lignes qui suivent s'ils préfèrent découvrir par eux-mêmes ce troisième volume d'une série rapidement devenue culte. Le lecteur du deuxième tome l'espérait, son rêve est exaucé : Lisbeth n'est pas morte.
Ce n'est cependant pas une raison pour crier victoire : Lisbeth, très mal en point, va rester coincée des semaines à l'hôpital, dans l'incapacité physique de bouger et d'agir. Coincée, elle l'est d'autant plus que pèsent sur elle diverses accusations qui la font placer en isolement par la police. Un ennui de taille : son père, qui la hait et qu'elle a frappé à coups de hache, se trouve dans le même hôpital, un peu en meilleur état qu'elle... Il n'existe, par ailleurs, aucune raison pour que cessent les activités souterraines de quelques renégats de la Säpo, la police de sûreté. Pour rester cachés, ces gens de l'ombre auront sans doute intérêt à éliminer ceux qui les gênent ou qui savent. Côté forces du bien. on peut compter sur Mikael blomkvist, qui, d'une part, aime beaucoup Lisbeth mais ne peut pas la rencontrer, et, d'autre part, commence à concocter un beau scoop sur des secrets d'Etat qui pourraient, par la même occasion, blanchir à jamais Lisbeth. Mikael peut certainement compter sur l'aide d'Armanskij, reste à savoir s'il peut encore faire confiance à Erika Berger, passée maintenant rédactrice en chef d'une publication concurrente.
Lisbeth Salander, après avoir été retrouvée grièvement blessée par Mikael Blomkvist se retrouve immobilisée à l'hôpital. Placée en soins intensifs elle échappe à l'imminence de son procès. Pendant ce temps, la revue Millénium prévoie de publier un nouveau numéro choc qui encore une fois, devrait défrayer la chronique mais Erika Berger, la rédactrice en chef démissionne pour un poste avantageux dans un autre journal : Svenska Morgon-Posten. Ce journal vieillissant, n'a de cesse de perdre chaque jour davantage de son lectorat et la jeune femme se retrouve avec la lourde tâche de devoir faire remonter sa côte de popularité. Malheureusement plusieurs personnes à la rédaction vont s'employer à lui mettre des bâtons dans les roues... Pour le meilleur et pour le pire.
Après avoir fait tomber tout un empire financier, Millénium va ici s'attaquer à tout un organisme gouvernemental : la Säpo. Encore une fois, Lisbeth Salander va faire figure de clef de voûte en étant désignée implicitement comme le centre de toute l'action.

mercredi 20 juillet 2011

La chute de cheval de Jérôme Garcin

Critique de La chute de cheval de Jérôme Garcin


Résumé :
Quatrième de couverture : « Mon père est mort d’une chute de cheval le samedi 21 avril 1973, veille de Pâques, dans l’insoucieuse et très civilisée forêt de Rambouillet. Il avait quarante-cinq ans, j’allais en avoir dix-sept. Nous ne vieillirons pas ensembles. »
Longtemps après l’accident, Jérôme Garcin sacrifie lui aussi à cette passion pour le cheval qui coûta la vie à son père, éditeur et critique.
Dans un récit où il place l’art équestre à la hauteur d’un exercice de style et établit de nombreuses correspondances entre la Haute Ecole et la littérature, il décrit ses bonheurs de cavalier buissonnier au cœur du pays d’Auge, ressuscite la figure hugolienne de François Baucher, portraiture son ami Bartabas, visite  le légendaire Cadre Noir de Saumur, relit avec la même émotion les traités d’écuyers et Milady, de Paul Morand, trouve dans l’œuvre de Géricault – mort à trente-trois ans après une chute de cheval -  l’écho de ses propres emballements, et fait un persistant éloge de la fuite. Au galop. Prix Roger-Nimier 1998.
La chute de cheval décrit l’accomplissement d’un amour impossible. La mort de Philippe Garcin, le père de Jérôme Garcin survient alors que ce dernier commence tout juste à devenir un adulte. Cette mort prématurée sera entourée d’un halo de mystère puisque l’homme fut retrouvé à terre sans connaissance, son cheval Quinquina broutant près de lui.
L’auteur se construit peu à peu et se découvre un intérêt profond pour la littérature, mais ce n’est pas la seule passion qu’auront en commun le père et le fils. Jérôme Garcin commence à monter à cheval, d’abord timidement jusqu’à ce que la passion le prenne à la gorge et qu’il y consacre lui aussi presque toute sa vie.
Le père décédé devient alors sous la plume de son fils, comme un Molière cavalier qui clôtura par sa chute, l’ultime œuvre de sa vie.

lundi 11 juillet 2011

Le Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates de Mary Ann Shaffer & Annie Barrows

Critique du Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates de Mary Ann Shaffer & Annie Barrows

Résumé :
Quatrième de couverture : Janvier 1946. Londres se relève douloureusement des drames de la Seconde Guerre mondiale et Juliet, jeune écrivaine anglaise, est à la recherche du sujet de son prochain roman. Comment pourrait-elle imaginer que la lettre d'un inconnu, un natif de l'île de Guernesey, va le lui fournir ? Au fil de ses échanges avec son nouveau correspondant, Juliet pénètre son monde et celui de ses amis - un monde insoupçonné, délicieusement excentrique. Celui d'un club de lecture créé pendant la guerre pour échapper aux foudres d'une patrouille allemande un soir où, bravant le couvre-feu, ses membres venaient de déguster un cochon grillé (et une tourte aux épluchures de patates...) délices bien évidemment strictement prohibés par l'occupant. Jamais à court d'imagination, Le Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de Patates déborde de charme, de drôlerie, de tendresse, d'humanité Juliet est conquise. Peu à peu, elle élargit sa correspondance avec plusieurs membres du Cercle et même d'autres habitants de Guernesey, découvrant l'histoire de l'île, les goûts (littéraires et autres) de chacun, l'impact de l'Occupation allemande sur leurs vies... Jusqu'au jour où elle comprend qu'elle tient avec le Cercle le sujet de son prochain roman. Alors elle répond à l'invitation chaleureuse de ses nouveaux amis et se rend à Guernesey. Ce qu'elle va trouver là-bas changera sa vie à jamais.
Alors que la Seconde Guerre mondiale a dévasté les paysages, ici ou là, timidement, des personnes tentent de continuer à vivre. On remplace sa maison dévastée par un bombardement, on réalimente sa bibliothèque et on fait des rencontres. Juliet, écrivain journaliste londonienne, fait partie de ces rescapés du pire qui tentent de retrouver un sens à leurs existences. Mais un jour, elle reçoit une lettre en provenance de Guernesey qui marquera le début d’une longue correspondance qui la mènera loin, très loin de sa routine quotidienne, sur les côtes fouettées par la mer. Entre Guernesey et Londres les lettres se croisent et se recroisent pour renouer les fils du destin trop tôt tranchés.

mercredi 29 juin 2011

Le roman de l'été de Nicolas Fargues

Critique du Roman de l'été de Nicolas Fargues

Résumé :
Quatrième de couverture : Pas facile, à 55 ans, de se mettre à la littérature. Surtout par un si beau soleil dehors. Et votre fille qui annonce qu’elle amène une copine italienne pour les vacances. Sans compter les voisins d’en face qui, dès que vous décidez enfin de prendre la plume face  à l’océan, voudraient vous faire comprendre que, tout ce qu’ils demandent, c’est une vue sur la mer eux aussi.
John, la cinquantaine passée, décide d’habiter sa résidence secondaire au bord de la mer pour se mettre à l’écriture. Sa fille Mary, petite parisienne modèle rencontre Vienna une italienne sensuelle et pleine de vie qui sera source de certaines remises en cause chez la jeune femme : Aime-t-elle réellement Hubert, son compagnon qui joue dans un groupe de rock de la capitale et fait trembler les jeunes filles en fleur mais se révèle finalement vide et insipide ? Quant à Jean et Claudine, le couple vieillissant de provinciaux au jargon populaire, parviendront-ils à l’obtenir enfin, cette vue sur la mer ?
Nicolas Fargues entremêle les quotidiens pour former une toile hétéroclite qui reflète une certaine humanité le temps… d’un été.

lundi 27 juin 2011

La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette de Stieg Larsson

Critique de Millénium 2 - La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette de Stieg Larsson


Résumé :
Quatrième de couverture : Tandis que Lisbeth Salander coule des journées supposées tranquilles aux Caraïbes, Mikael Blomkvist, réhabilité, victorieux, est prêt à lancer un numéro spécial de Millénium sur un thème brûlant pour des gens haut placés : une sombre histoire de prostituées exportées des pays de l'Est. Mikael aimerait surtout revoir Lisbeth. Il la retrouve sur son chemin, mais pas vraiment comme prévu : un soir, dans une rue de Stockholm, il la voit échapper de peu à une agression manifestement très planifiée. Enquêter sur des sujets qui fâchent mafieux et politiciens n'est pas ce qu'on souhaite à de jeunes journalistes amoureux de la vie. Deux meurtres se succèdent, les victimes enquêtaient pour Millénium.
Pire que tout, la police et les médias vont bientôt traquer Lisbeth, coupable toute désignée et qu'on a vite fait de qualifier de tueuse en série au passé psychologique lourdement chargé. Mais qui était cette gamine attachée sur un lit, exposée aux caprices d'un maniaque et qui survivait en rêvant d'un bidon d'essence et d'une allumette ? S'agissait-il d'une des filles des pays de l'Est, y a-t-il une hypothèse plus compliquée encore ?
C'est dans cet univers à cent à l'heure que nous embarque Stieg Larsson qui signe avec ce deuxième volume de la trilogie Millénium un thriller au rythme affolant.
Lisbeth et Mikael semblent avoir pris leurs distances pour travailler chacun de leur côté. Mikael, redevenu actif à la rédaction de Millénium projette avec son équipe de lancer un numéro spécial accompagné d’un livre dénonçant les réseaux de prostitution et la mafia du sexe. En digne successeur du livre de Blomkvist sur les financiers, ce livre doit faire l’effet d’une bombe sur la société. Cependant, Dag Svensson qui était chargé de sa rédaction est cruellement assassiné avec sa femme Mia Bergman auteur de la thèse « Bon baisers de Russie » qui traitait du même thème. Qui a froidement assassiné ce couple pourtant sans histoires ? Certaines preuves matérielles tendent à démontrer qu’il pourrait s’agir de… Lisbeth Salander. Mais qui est réellement cette jeune femme ?

vendredi 17 juin 2011

Les hommes qui n'aimaient pas les femmes de Stieg Larsson

Critique de Millénium 1 - Les hommes qui n'aimaient pas les femmes de Stieg Larsson


Résumé :
Quatrième de couverture : Ancien rédacteur de Millénium, revue d'investigations sociales et économiques, Mikael Blomkvist est contacté par un gros industriel pour relancer une enquête abandonnée depuis quarante ans. Dans le huis clos d'une île, la petite nièce d’Henrik Vanger a disparu, probablement assassinée, et quelqu'un se fait un malin plaisir de le lui rappeler à chacun de ses anniversaires. Secondé par Lisbeth Salander, jeune femme rebelle et perturbée. Placée sous contrôle social mais fouineuse hors pair, Mikael Blomkvist, cassé par un procès en diffamation qu'il vient de perdre, se plonge sans espoir dans les documents cent fois examinés, jusqu'au jour où une intuition lui fait reprendre un dossier. Régulièrement bousculés par de nouvelles informations, suivant les méandres des haines familiales et des scandales financiers. Lancés bientôt dans le monde des tueurs psychopathes, le journaliste tenace et l'écorchée vive vont résoudre l'affaire des fleurs séchées et découvrir ce qu'il faudrait peut-être taire. A la fin de ce volume, le lecteur se doute qu'il rencontrera à nouveau les personnages et la revue Millénium. Des fils ont été noués, des portes ouvertes. Impatient, haletant, on retrouvera Mikael et sa hargne sous une allure débonnaire, et Lisbeth avec les zones d'ombre qui l'entourent, dans -Millénium 2 - La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette ; Millénium 3 -La Reine dans le palais des courants d'air.
D’emblée le décor de ce premier tome de la saga Millénium est planté car l’auteur place soigneusement son intrigue dès  le départ sur fond de conflits financiers. L’un des personnages principaux, Mikael Blomkvist vient d’être condamné pour diffamation : le ton est donné. Les manœuvres crapuleuses et le monde financier des grands patrons seront la toile de fond de ce thriller.
Mikael Blomkvist, pour faire face au coup dur de sa condamnation décide de s’éloigner temporairement de la rédaction de son journal Millénium. C’est à ce moment qu’il reçoit un étrange appel : le financier Henrik Vanger souhaite un entretien pour discuter d’une affaire. D’abord réticent il décide finalement de prendre le train pour Hedeby, un coin perdu et excentré. Débute alors une enquête intense sur fond de drames familiaux, de conflits d’intérêts et… d’hommes qui n’aimaient pas les femmes.

mardi 7 juin 2011

Le Roman Comique de Scarron

Critique du Roman Comique de Scarron

Résumé :
Quatrième de couverture : Le Roman comique, c'est le roman des comédiens, d'une troupe de comédiens ambulants qui circulent en charrette, jouent où ils peuvent, couchent où ils peuvent et se nomment le Destin, la Rancune, Mademoiselle de l'Étoile ou Mademoiselle de la Caverne. Aventures d'auberges, aventures de tripots, aventures qui se greffent sur l'aventure, ainsi celle de « l'amante invisible » racontée par Ragotin, « petit homme veuf d'une petite femme, qui avait une petite charge dans une petite juridiction voisine » et « assez mauvais poète pour être étouffé s'il y avait une police dans le royaume ». « Scarron est l'Homère de l'école bouffonne », écrivait Théophile Gautier. Giono parlait d'un « livre extraordinaire de style », d'« un art d'une couleur magique », et Diderot disait que, contre les « vapeurs » et la neurasthénie, il n'y avait pas meilleure tisane que quatre chapitres de Don Quichotte et un paragraphe bien choisi de Rabelais infusés dans huit à dix pages du Roman comique.
Le Roman Comique débute avec l’arrivée d’une troupe de comédiens dans la ville du Mans. A partir de là, le lecteur va suivre chaque mouvement de ces hommes et de ces femmes pour devenir le complice de leurs aventures. Nous serons témoins de leurs joies comme de leurs peines, de leurs pitreries et nous écouterons même les histoires qu’ils se racontent au coin du feu.
Dans cette œuvre majeure du XVIIème siècle, le lecteur semble être accepté comme complice et compagnon de voyage. Ragotin, le petit homme ridicule et insignifiant de la bande, celui qui veut devenir comédien et courtiser les femmes nous amuse avec ses chutes de cheval totalement délirantes et tous les malheurs qui lui tombent dessus. Malheureusement ce livre est resté inachevé car Scarron est mort avant de l’avoir fini. Cependant de nombreux auteurs se sont alors essayés à rédiger des suites apocryphes qui achèvent le récit d’une façon ou d’une autre. L’histoire n’a donc pas de fin, créez donc la votre !

lundi 6 juin 2011

L'Orange Mécanique d'Anthony Burgess

Critique de L'Orange Mécanique d'Anthony Burgess



Résumé :
Quatrième de couverture : Le décor inquiétant de cette fable anti-utopique, nous le connaissons bien : c'est celui de la banlieue concentrationnaire qui va recouvrir peu à peu la surface habitable de la planète. Une immense zone urbaine d'ennui, de désolation et de peur.
Sur ce monde déshumanisé et ses habitants asservis, Alex, le voyou au charme pervers féru de musique classique et de langues anciennes, entend régner par la violence et la terreur.
A la fois tête de sa horde adolescente, il matraque, viole, brûle, torture, et s'acharne à détruire une société programmée pour le bonheur et le progrès. Archange du Mal à l'état pur, il hante à jamais les pages cruelles de cet inoubliable thriller métaphysique.
L’Orange Mécanique raconte bien plus qu’une période de la vie d’Alex, le narrateur du livre. L’auteur place son récit dans une ville indéterminée qui paraît grise et morne. Les gens partent travailler le matin et reviennent le soir pour regarder des programmes à la télévision. Quelle place est alors réservée à la jeunesse ? Aucune ! Ici, les jeunes ne sont que des adultes en devenir qu’il faut dresser et mater à la convenance.
Cependant, la nuit, des bandes d’adolescents se retrouvent dans les rues pour faire éclater la violence qu’ils contiennent en eux. Vols, passages à tabac, meurtres, viols, rien n’est assez insupportable pour les arrêter.
Alex le gourou de sa bande, amène chaque soirs ses « drougs » (amis) en ville pour terroriser les habitants qui se seraient trop attardés dans les rues jusqu’au jour où il apprend à ses dépends que même au pays de la peur il n’y a pas de leader.

dimanche 5 juin 2011

La page facebook du blog!

Bonjour à tous! Désormais L'enlivrée a sa page facebook!

Elle vous permet de suivre l'actualité régulière du blog ou encore de le faire connaître autour de vous!

Pour accéder à la page facebook de L'enlivrée, cliquez sur l'image:



Merci à tous!

mercredi 1 juin 2011

Choeur de femmes tsiganes de Claire Auzias

Critique de Chœur de femmes tsiganes de Claire Auzias.


Résumé:
Quatrième de couverture: Les femmes qui déposent leur parole dans ce livre sont singulières. Gitanes, Manouches, Yenishes, Romnia, Sinti, voyageuses, toutes sont des femmes tsiganes. Elles ont bien d'autres identités : françaises, suisses, espagnoles, roumaines. Elles auraient pu être nos voisines à l'école primaire, au fond d'une classe, ou à la sortie du village, au bout d'un champ. À la périphérie de ma ville natale, elles vont et viennent toute une vie durant, autour d'aires de stationnement ou de terrains vagues. Ce qu'elles nous disent de leur quotidien n'est pas imaginable. Pourtant pas de révélation ni de sensationnel, pas de scoop ni de grand spectacle. Non. Humilité, menus propos, craintifs et sobres. Soudain, des voix se lèvent, à l'autre bout de l'Europe. Polyphonies qui disent leurs fiertés, leurs luttes, leurs défaites, leurs forces. Dans les replis de la vie tsigane, l'émancipation des femmes aussi a frappé. Elle balaie tous les jours les pratiques archaïques. Elle rit. Elle jongle avec le parler familier des femmes d'aujourd'hui. Quarante ans après la naissance du MLF, j'ai composé ce bouquet avec mes sœurs romnia qui nous rendent le goût de la liberté, de la pugnacité et ce mélange inégalable de gravité et de légèreté.
Cet ouvrage de Claire Auzias est en réalité composé d'une succession d'interviews réalisés par l'auteur auprès de femmes tsiganes. Plusieurs femmes "romnia" (qui appartiennent au peuple Rom) s'expriment donc au fil de ces pages et nous livrent quelques fragments de leur vie quotidienne : leurs soucis, leurs souvenirs ou encore leurs aspirations. Certaines sont sédentarisées d'autres sont restées nomades, certaines sont encore des jeunes filles et d'autres déjà des grand-mères, cette pluralité des voix donne un ensemble protéiforme qui nous propose une vision assez riche de ce que peuvent être les femmes tsiganes aujourd'hui.
Les interviews sont centrés sur des domaines tels que la perception de la femme dans ce milieu de vie, l'égalité des sexes ou encore la discrimination entre gadjé et tsiganes.

samedi 28 mai 2011

Le Chant du Monde de Jean Giono

Critique du Chant du Monde de Jean Giono

Résumé :
Quatrième de couverture : Nous sommes un jour d'automne, sur les bords d'un fleuve non nommé, Antonio, l'homme du fleuve, vivant dans l'île des Geais et qu'on appelle Bouche d'or car il sait parler et inventer des chansons et séduit les femmes, reçoit la visite de son ami, Matelot, ancien marin. Ce dernier est devenu bûcheron et a eu deux fils, des jumeaux, des «bessons», dont l'un est mort, l'autre a des «cheveux rouges». Son fils est parti chercher du bois au pays Rebeillard, dans le haut de la vallée, l'été a passé, mais il n'est pas revenu. Ils décident de partir à sa recherche.
Le récit débute en compagnie d’Antonio, un personnage étrangement attaché au Fleuve. Il rencontre Matelot, un vieil homme qui recherche son fils le « besson aux cheveux rouges ». Besson signifie « jumeau ». Là débute une odyssée à travers les forêts,  les plaines et les montagnes. Les deux hommes vont rencontrer des personnages totémiques comme Clara l’aveugle ou encore un guérisseur. Ce récit anhistorique nous place dans une réalité rêvée qui malheureusement n’a plus de place que dans les livres.

vendredi 27 mai 2011

Les Amours de Psyché de La Fontaine

Critique des Amours de Psyché de La Fontaine.

Résumé:
Quatrième de couverture: Dans la Rome Antique, un roi avait trois filles. La plus jeune était la plus belle. Tous les jeunes hommes de tous les payes étaient à ses pieds ; on lui vouait un véritable culte de déesse. Elle s'appelait Psyché.
Vénus, voyant ses temples désertés, entra dans une rage folle et ordonna à son fils Cupidon de s'occuper de cette humaine qui osait la concurrencer.
Bientôt, Psyché voit ses deux soeurs aînées se marier alors que tous ses prétendants disparaissent à l'horizon. Malheureuse, elle se plie donc à la prophétie de l'Oracle qui l'a promise à un monstre.
Mais qui est donc ce mystérieux mari qui ne vient la voir que la nuit, et qui lui interdit formellement de voir son visage ?
Transgressant cet interdit, Psyché s'attirera les foudres des dieux lorsqu'elle tentera de retrouver son Amour.
Jean de La Fontaine, s'est inspiré d'Apulée pour écrire Les Amours de Psyché. Il voulait que ce livre soit à la fois divertissant et instructif. Cependant dans un premier temps, cet ouvrage peinera à trouver son public. Cet état de fait est en partie causé par l'inovation dont La Fontaine a fait  preuve pour écrire ce texte. En effet, la prose est traversée par quelques poèmes qui jalonnent le récit. L'auteur transgresse alors une règle classique et brouille la frontière des genres. Mais aujourd'hui l'oeuvre est perçue bien différemment.
Comme l'indique le titre, le personnage principal est Psyché, une mortelle très belle, cadette de deux soeurs. Elle est aimée de toute sa famille qu'elle aime aussi tendrement en retour mais un malheur plane sur elle. Sa beauté incroyable lui attire la jalousie de Vénus qui fait de son fils Cupidon l'instrument de sa vengeance. Un oracle prédit à la famille de la pauvre Psyché qu'elle aura pour mari un monstre. Se résignant avec grande peine à cette sentence, ses parents et ses soeurs l'abandonnent sur un rocher pour la livrer à son sort, comme le veulent les dieux. Mais Psyché se retrouve transportée dans un palais somptueux et ses suivantes sont des nymphes. Quant à son mari, on lui a formellement interdit de contempler ses traits mais elle ne peut s'empêcher d'en tomber amoureuse et lui imagine tous les charmes du monde. Un jour, ses soeurs décident de lui rendre visite et sont amenées au palais grâce au Zéphyr. Surprises de toutes les splendeurs dont leur cadette jouit, elles ne peuvent s'empêcher d'éprouver une terrible jalousie...

mardi 24 mai 2011

Le guitariste nomade de Miguel Haler

Critique du Guitariste nomade de Miguel Haler



Résumé :
Quatrième de couverture : Troubadour des temps modernes, Miguel Haler est né à la croisée de deux cultures, nomade par son grand-père maternel, sédentaire par son père.
A travers son livre, l’auteur retrace avec verve et truculence ses longues années de bohème et renouvelle avec bonheur le genre de « On the road ».
Dans un récit bouillonnant, où le cocasse côtoie le tragique, mêlant poésie vagabonde des gitans et accents populaires du monde ouvrier, Miguel Haler nous raconte comment il a décidé et réussi à ne vivre que de sa guitare.
« Le guitariste nomade » est la description d’une errance, d’une quête, d’un art de vivre avec une guitare, pour elle et par elle, comme le font certains gitans…
Péripéties vagabondes d’un homme pas très ordinaire qui croit à son destin en l’homme et qui nous dit comment rencontres, amitiés et amours l’ont amené à considérer à la fois la beauté et l’éphémère de l’existence.
Le guitariste nomade c’est tout simplement un récit de vie. Mais il ne faut pas lire ce livre comme un au revoir mais plutôt comme une célébration : la célébration de l’instant et, grâce à la considération du temps passé, des choses à venir. Miguel Haler, profondément marqué par la flamme gitane, a fait chanter sa guitare par-delà les frontières des pays et par delà-même la frontière entre la mort et la vie. En effet, après de nombreux spectacles il finit par jouer dans des maisons de retraites et des hôpitaux pour y faire office de « passeur d’âmes ». Cette expression est une des clefs du livre et elle en composera d’ailleurs ses derniers mots.
Miguel Haler nous livre ici un peu de sa vie de voyages et de musiques et nous fait profiter à nous aussi de son don de passeur en nous transportant vers d’autres horizons, sur les chemins la guitare sur le dos.

lundi 23 mai 2011

Celui qui n'aimait pas lire de Mikaël Ollivier

Critique de Celui qui n'aimait pas lire de Mikaël Ollivier


Résumé :
La trame de ce livre est très simple. Un écrivain, Mikaël Ollivier nous avoue que lorsqu’il était enfant, il n’aimait pas lire. De la peur panique de la récitation jusqu’à son désintérêt profond pour Le Rouge et le Noir de Stendhal, l’auteur n’oublie rien des événements qui ont jalonné sa vie d’enfant qui n’aime pas lire. Alors que son frère dévore Guerre et Paix de Tolstoï à treize ans ( ! ), il considère les livres uniquement comme des remèdes à l’orthographe approximative. Mais les intérêts évoluent et finalement, l’auteur découvre pour la première fois la véritable lecture…