mardi 15 mars 2016

Cyrano de Bergerac : un précurseur de la science-fiction?

Penser l'ailleurs pour tenter de vivre aujourd'hui
Voyage dans les Etats et Empires de la Lune et du Soleil

Le narrateur s'envolant vers la lune avec une ceinture de fioles de rosée.

En intitulant son ouvrage les États et Empires de la Lune et du Soleil, Cyrano de Bergerac met en place une référence parodique à l’œuvre de l'érudit géographe Pierre Davity dont les volumes de ses États, Empires, Royaumes et Principautés du Monde étaient très diffusés au XVIIe siècle. Si Pierre Davity ambitionne de compiler et de gloser un savoir sur des territoires réels du monde terrestre, Cyrano de Bergerac donne au voyage une autre mesure en proposant d'étudier les contrées de la lune et celles du soleil. Le thème de l'exploration de l'espace suscite immédiatement tout un imaginaire lié à la littérature de science-fiction même si le terme comme le genre sont anachroniques pour l'époque. Au regard de la place accordée dans le texte à la spéculation scientifique – bien qu'elle soit généralement fantaisiste – ainsi qu'au voyage spatial ou encore à l'invention et à la mise en scène de sociétés construites faisant appel à un référent autre que l'imaginaire terrien, il semblerait que les États et Empires constituent un texte précurseur de la science-fiction.
Pour autant, motif du voyage spatial dans le texte ne porte pas nécessairement les germes du Space Opera mais constitue bien davantage un procédé permettant la libération de toute parole pour induire la multiplication des confrontations à l'altérité et l'expression systématique de différents points de vue. Cette construction d'une réalité kaléidoscopique sert finalement une réflexion sur les marges et leur rapport au collectif ainsi qu'à la norme. Interrogeons donc dans cet article le thème du voyage dans l'espace pour tenter d'appréhender son rôle dans l’œuvre. Son importance cruciale explique l'établissement de plusieurs dispositifs spatiaux dans le texte qui revêtent des valeurs différentes. On sera alors en mesure de percevoir un rapport problématique à l'altérité sous la forme d'un idéal paradoxal sensible en filigranes dans le texte.

Cyrano de Bergerac
Le voyage dans l'espace suppose généralement un équipage technique qui devient le lieu privilégié de la référence scientifique. Cependant dans les États et Empires, la technologie permettant l'exploration de l'espace est traitée avec une distance humoristique manifeste : la science n'est qu'une outil d'apparat qui sert de vernis à l'imagination, sans volonté d'anticipation ou de rigueur scientifique. Ainsi, lors de sa première tentative pour atteindre la lune, le narrateur utilise un procédé fantaisiste : « je m'étais attaché tout autour de moi quantité de fioles pleines de rosée (1)». Ces gouttes de rosée sont censées s'évaporer à la chaleur du soleil, mais retombant par erreur au Canada, le narrateur se voit poser la question suivante : « Pourquoi avez-vous divisé votre eau-de-vie en tant de bouteilles ? (2)» Le moyen de transport spatial est donc ouvertement ramené à un accessoire support du comique. Madeleine Alcover, en introduction à son édition critique du texte, écrit que « la science n'est jamais qu'un récit dont les degrés de fiction sont variables (3)». En effet, chez Cyrano de Bergerac la part hypothétique de la science est exacerbée pour finalement ne figurer qu'un point de départ à l'imagination. Les premières réticences aux spéculations de l'esprit se voient accueillir dès le début du texte par un « et pourquoi non ? (4)» qui rappelle de façon frappante le « What if ? (5)» à la base de l'étonnement transformé en narration qui peut être perçu comme un critère définitoire de la science-fiction. Le thème du voyage spatial – bien loin d'être le support d'une volonté d'anticipation – marque au contraire une distance ironique et exacerbe le caractère artificiel de l'entreprise. Le voyage spatial apparaît alors comme un outil narratif servant un but.
Le voyage vers l'ailleurs n'est cependant pas prétexte, comme on pourrait s'y attendre, à une critique simple du monde réel et à une construction utopique figée. Cyrano de Bergerac met en place dans son texte une esthétique étrange que l'on pourrait qualifier d'esthétique du « pot-pourri » selon un passage du texte qui semble définir cette forme : « c'est un pot-pourri de toutes choses à quoi nous avons pensé (6)». Le lecteur peut appréhender dans les États et Empires une grande diversité de dispositifs spatiaux, d'organisations sociales et de configurations mentales. Dans les États et Empires du Soleil, le personnage de Campanella, philosophe explorateur du soleil dit : « j'ai employé mon temps à visiter les climats de ce grand globe, pour en découvrir les merveilles : il est divisé en royaumes, républiques, états et principautés, comme la terre (7)». Il n'y a donc pas de dispositif spatial unique, ni de construction d'une altérité uniforme d'où une impossibilité fondamentale à extraire de cette multiplicité un message clair qui viendrait s'apposer au réel pour le critiquer ou le valoriser.
Et de fait, le voyage spatial n'a pas pour but d'illustrer un message, de fournir une vérité. Au contraire, il permet de neutraliser tout discours dogmatique pour œuvrer à la libération de la parole et de l'imagination. Ainsi, les discussions dérisoires et les développements philosophiques et scientifiques coexistent sans hiérarchisation. Les lieux neufs de la lune et du soleil offrent un terrain d'expression à toutes les paroles, qu'elles soient stéréotypées, badines, fantaisistes ou qu'elles fassent autorité alors que les lieux terrestres ne sont propices qu'à une parole corsetée, régie par des règles de convenance et de qualité. Lors de son voyage sur la lune, le narrateur rencontre un Espagnol qui lui explique « que ce qui l'avait véritablement obligé de courir toute la terre, et enfin de l'abandonner pour la lune, était qu'il n'avait pu trouver un seul pays où l'imagination même fût en liberté (8)». Le premier volet des États et Empires concernant la lune contient de fait un très grand nombre de développements parfois contradictoires sur des sujets divers et pas uniquement sur le ton de l'entretien philosophique et scientifique. Les développements de l'Espagnol par exemple contiennent quelque chose d'ostentatoire dans la démonstration et ils occupent une place importante qui contraint la lecture discursive à s'adapter à ce nouveau rythme du texte. Cette parole est libre de s'épancher sur la lune alors qu'elle aurait été naturellement reléguée dans les marges sur terre. De même concernant les paroles ouvertement connotées sexuellement du narrateur : « j'ai remarqué que comme ce serpent essaie toujours à s'échapper du corps de l'homme, on lui voit la tête et le cou sortir au bas de nos ventres. Mais aussi Dieu n'a pas permis que l'homme seul en fût tourmenté ; il  a voulu qu'il se bandât contre la femme pour lui jeter son venin […]. (9)» Le voyage spatial permet donc de se libérer d'un cadre réel trop rigide pour faire entendre toutes les voix sans impératif particulier.

Envolée vers le Soleil.
À la multiplicité des paroles proférées se joint la multiplicité des dispositifs spatiaux sur la lune et sur le soleil. Chaque lieu offre un rapport différent au temps, à l'altérité ou même à soi en tant que corps et propose donc une réflexion neuve. On peut distinguer par exemple le locus amoenus décrit au début du voyage à la lune qui s'apparente explicitement à l'Éden de la Genèse. Ce lieu est nettement caractérisé par l'assemblage pratiquement exhaustif de tous les traits définitoires liés au topos du locus amoenus : des fleurs sauvages formant un parterre harmonieux, un ruisseau aux rivages caillouteux et la mention de la nymphe Écho, les chants d'oiseaux et notamment de rossignol, la présence d'une fontaine, une prairie avec un souffle de vent ou encore la proximité d'une forêt qui soustrait le lieu aux regards. La répétition de l'adverbe « là » scande le passage en figurant une réelle pulsion descriptive du narrateur (huit occurrences en l'espace de six lignes de texte (10) ). Mais cette insistance sur l'aspect stéréotypé de la description ainsi que certains détails clairement hyperboliques : « mille petites voix emplumées font retentir la forêt du bruit de leurs chansons, et la trémoussante assemblée de ces gosiers mélodieux est si générale qu'il semble que chaque feuille dans le bois ait pris la langue et la figure d'un rossignol (11)» transforme ce lieu en non-lieu qui ne serait qu'une vue de l'esprit. D'ailleurs, le narrateur à l'issue de cette description finit par ressentir une angoisse spatiale : « on prendrait cette prairie pour un océan, mais parce que c'est une mer qui n'offre point de rivage, mon œil, épouvanté d'avoir couru si loin sans découvrir le bord, y envoyait vitement ma pensée (12)».
L'espace et le monde se construisent aussi en fonction du regard apposé sur eux. Dans les États et Empires de la Lune, un docteur demande au narrateur : « est-il si malaisé à croire qu'un poux prenne [votre] corps pour un monde ? (13)» De même tous les dispositifs spatiaux ne sont pas sur le même plan de réalité. Dans les États et Empires du Soleil, le passage dédié à la description du lieu du Lac du Sommeil est clairement une allégorie : cinq fontaines représentent les cinq sens et trois fleuves figurent Mémoire, Imagination et Jugement. Le lieu spatial se fait réceptacle d'une projection mentale. Les métaphores sont aussi réifiées : il est question de « crever d'esprit (14)» et de verser des « océans de pleurs (15)» dans les contrées du soleil.
Mais à l'inverse il arrive que le lieu influence le corps de l'homme. L'un des lieux les plus énigmatiques dans les États et Empires est peut-être la surface lumineuse du soleil qui rend les corps totalement diaphanes. L'être perd toute opacité liée à la terre pour se fondre dans l'air et n'être que l'essence pure de lui-même. La métaphore du corps qui s'incarne sur la terre et se désincarne en s'élevant vers le soleil se trouve ici réifiée. On peut trouver un rapport manifeste à un idéal de transparence, de pureté : « le soleil, […] purge parfaitement les corps de leur opacité (16)». Cependant il faut noter une nuance, les philosophes sont les âmes les plus nobles du soleil, elles ne se confondent pas en sa matière mais gardent leur solidité. Campanella explique que « les âmes des philosophes ne se joignent pas essentiellement à la masse du soleil comme celle des autres hommes » parce qu' « [elles] sont tellement à l'égard des autres âmes, ce que l'or, les diamants et les astres sont à l'égard des autres corps, qu’Épicure dans le soleil est le même Épicure qui vivait jadis sur terre. (17) » Et pourtant, lorsque le narrateur demande si la contrée des philosophes est une zone de lumière ou de ténèbres il se voit offrir la réponse suivante : « elle est plus ténébreuse que brillante […], car comme nous sympathisons encore beaucoup avec la terre notre pays natal, qui est opaque de sa nature, nous n'avons pas pu nous accommoder dans les régions de ce globe les plus éclairées. (18)» Il y a donc un paradoxe car la pureté totale de l'âme des philosophes devrait s'exprimer par le fait qu'elles puissent se fondre totalement dans l'essence du soleil, or elle s'exprime par leur aspect solide et leur attachement à la terre qui se traduit par l'opacité.

Le paradoxe structurel des États et Empires réside cependant dans le rapport à soi et à l'altérité avec le développement d'un idéal qui prend la forme d'un adynaton : parvenir à l'unicité et à l'individualité à partir du fragmentaire et du collectif. Le texte opère une critique systématique de toute forme d'enfermement qu'elle soit réelle ou métaphorique. L'enfermement métaphorique dans une identité subie amène d'ailleurs toujours le personnage victime à l'enfermement réel. C'est le cas lors des deux procès en miroir dans les États et Empires de la Lune où le narrateur est jugé oiseau et enfermé en cage par des hommes et dans les États et Empires du Soleil où le narrateur est jugé homme et enfermé par des oiseaux. Le procédé se retrouve sur la lune avec le narrateur réduit à la fausse identité de femelle de l'animal de la reine et enfermé en cage avec l'Espagnol, lui-même cantonné à l'identité de singe à cause de ses vêtements : « elle l'avait pris pour un singe, à cause qu'ils habillent, par hasard, en ce pays-là, les singes à l'espagnole (19)». De plus l'enterrement dans un cercueil est présenté comme un châtiment pour les habitants de la lune ce qui contribue à condamner l'enfermement : «  la seule imagination d'avoir, quoique mort, le visage embarrassé d'un drap et sur la bouche une pique de terre, me donne de la peine à respirer (20)».
Parallèlement, on note que les êtres qui dépassent les frontières et ménagent des passages entre les mondes et entre les gens sont systématiquement valorisés. Il y a de nombreuses figures de passeurs : le démon de Socrate pour le voyage dans la lune qui trouve en Campanella son double pour la visite du soleil pour les plus remarquables. Mais il y a également dans une moindre mesure le perroquet César ou encore les chênes de Dodone. L'histoire des Arbres Amants racontée par les chênes de Dodone dans les contrées du soleil pointe du doigt une ambiguïté car leurs fruits en produisant aveuglément l'amour brise les frontières entre les êtres mais également entre les règnes humains, animaux et végétaux orchestrant ainsi des transgression comme la zoophilie dans l'histoire du taureau et de Pasiphaé. Mais de façon générale la qualité de passeur est mise en avant dans le texte, Campanella qui apparaît durant le voyage au soleil a déjà été mentionné au premier voyage vers la lune comme étant un homme ayant la capacité de transmettre ses pensées par ses grimaces (21) : son intériorité se reflète dans sa physionomie. Les passeurs parlent également plusieurs langues comme le démon de Socrate pour permettre une communication universelle.
Le texte développe d'ailleurs à plusieurs reprise le fantasme d'une langue originelle compréhensible par tous, c'est un leitmotiv qui affleure très souvent dans les deux voyages. On trouve une des nombreuses descriptions de cette langue par exemple quand le narrateur tombe sur le soleil et rencontre un homme : « il me discourût pendant trois grosses heures en une langue que je sais bien n'avoir jamais ouïe, et qui n'a aucun rapport avec pas une de ce monde-ci, laquelle toutefois je compris plus vite et plus intelligiblement que celle de ma nourrice (22)». Cela sert un idéal plus profond, celui de fondre l'individu dans le collectif et de rendre l'unique pluriel. La référence omniprésente à l'alchimie dans le texte sert également cette idée. L'image du jumeau, du besson, apparaît dans le voyage au soleil dans la fable des Arbres Amants où émerge aussi l'image de l'hermaphrodite, présente par ailleurs avec la mention du phénix (23). Pour autant, les espaces d'expression les plus frappants de cet idéal demeurent les absorptions et les métamorphoses. On trouve à la fin des États et Empires de la Lune un éloge du cannibalisme pratiqué dans ces contrées. Au début du voyage au soleil, le narrateur rencontre également des fruits-hommes qui se fondent en un seul être géant : « à force de s'approcher et de redoubler la vitesse de leurs mouvements, ils se mêlèrent de si près, que je ne discernai plus qu'un grand colosse à jour, et quasi transparent ; mes yeux toutefois les virent entrer l'un dans l'autre. (24)» Ces motifs sont omniprésents et par cette aspiration à l'unité collective, l'auteur nous offre une critique de l'idée de norme et de marge. La multiplication des points de vue, des marges, des dispositifs spatiaux empêchent un regard univoque et la construction d'une critique directe et simple du réel.

Les "Arbres Amants" et autres péripéties sur le Soleil.

Mais c'est dans l'inachèvement que se clôt le texte. Œuvre à la fois admise dans l'histoire littéraire et marginale par sa forme de « pot-pourri » et son contenu que d'aucuns ont qualifié d' « orgie intellectuelle (25)», les États et Empires de la Lune et du Soleil proposent déjà un rapport à l'espace bien plus complexe et problématique que dans les voyages extraordinaires de Jules Verne ou le Space Opera des Pulps américains. Cette effervescence du propos illustre aussi l'impossibilité qu'il y aurait à vouloir conclure ce qui pour Jean Rousset constitue le paradoxe de la littérature dite baroque (26). Cependant, la critique des rapports d'exclusion entre norme et marge invite à considérer le fait que l'auteur parle depuis la marge en tant qu'homosexuel et c'est un des propos de Cyrano de Bergerac que de présenter une marge qui refuse de se définir comme telle. La pluralité infinie des mondes fait alors de toute norme la marge d'un monde et de toute marge la norme d'un autre. Et comme l’Éden de chacun est l'enfer des autres, il revient à tout voyageur de trouver sa vraie place pour faire de sa marge un monde. Où est celle du héros-narrateur ? Peut-être dans le non-lieu du songe (27) qu'il réalise au Lac du Sommeil, l'inachèvement du texte n'ayant cependant pas permis son récit, il revient au lecteur d'imaginer... cet autre monde.

Edition critique de Madeleine Alcover chez Honoré Champion.

Notes :

(1) CYRANO DE BERGERAC, Savinien, États et Empires de la Lune et du Soleil, éd. critique de Madeleine Alcover, Champion, coll. « Champion classiques », Paris, 2004, p. 9/10.
(2) Ibid., p. 12.
(3) Ibid., p. CLXXXV.
(4) Ibid., p. 9.
(5) The Cambridge Companion to Science Fiction, Cambridge University Press, 2003, p. 5 : « Altough the driver of many an sf novel depends on a specific scientific problem, the structure and forms of the genre/mode are much more embedded in this contextual issue because while that first ''what ifs'' and the initial tought experiment that create what Darko Suvin has called cognitive estrangement ».
(6) CYRANO DE BERGERAC, Savinien, op. cit., p. 176.
(7) Ibid., p. 310.
(8) Ibid., p. 76.
(9) Ibid., p. 44.
(10) Ibid., p. 32.
(11) Idem.
(12) Ibid., p. 33.
(13) Ibid., p. 117.
(14) Ibid., p. 329.
(15) Ibid., p. 339.
(16) Ibid., p. 228.
(17) Ibid., p. 312.
(18) Ibid., p. 330.
(19) Ibid., p. 76.
(20) Ibid., p. 138.
(21) Ibid., p. 57.
(22) Ibid., p. 217.
(23) Ibid., p. 253.
(24) Ibid., p. 240.
(25) Ibid., p. CLXXXV : Madeleine Alcover à propos des « dîner[s] avec les philosophes de la Lune et les ballades avec Campanella. »
(26) ROUSSET, Jean, La Littérature de l'âge baroque en France, Circé et le paon, José Corti, Paris, 1953, pp. 230 – 233.
(27) CYRANO DE BERGERAC, Savinien, op. cit., p. 320 : « ''Dormez donc, dormez ! Je vous laisse ; aussi bien les songes qu'on fait ici sont tellement parfaits, que vous serez quelque jour bien aise de vous ressouvenir de celui que vous allez faire. Je me divertirai cependant à visiter les raretés du lieu, et puis je vous viendrai rejoindre.''
Je crois qu'il ne discourut pas davantage, ou bien la vapeur du sommeil m'avait déjà mis hors d'état de l'écouter. J'étais au milieu d'un songe le plus savant et le mieux conçu du monde, quand mon philosophe me vint éveiller. Je vous en ferai le récit lorsque cela n’interrompra point le fil de mon discours ».

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