Critique de Kafka sur le rivage de Haruki Murakami
Résumé :
Quatrième de couverture : Kafka Tamura, quinze ans, s’enfuit de sa maison de Tokyo pour échapper à la terrible prophétie que son père a prononcée contre lui. De l’autre côté de l’archipel, Nakata, un vieil homme amnésique décide lui aussi de prendre la route. Leurs deux destinées s’entremêlent pour devenir le miroir l’une de l’autre tandis que, sur leur chemin, la réalité bruisse d’un murmure enchanteur. Les forêts se peuplent de soldats échappés de la dernière guerre, les poissons tombent du ciel et les prostituées se mettent à lire Hegel. Conte initiatique du XXIème siècle, Kafka sur le rivage nous plonge dans une odyssée moderne et onirique au cœur du Japon contemporain.
« C’est cruel, beau, cru. Haruki Murakami nous entraîne dans des contrées sauvages jamais fouillées par âme humaine et fait appel à notre souplesse et à notre ouverture. Venez voir ailleurs et autrement ! » MARIE-LAURE DELORME, Le Journal du Dimanche
Le début du récit nous place en compagnie d’un jeune garçon qui prépare ses affaires pour quitter le domicile familial. Il vit seul avec son père dans la grande ville de Tokyo et quelques années auparavant sa mère est partie en emportant sa sœur, sa relation avec son père devient alors tendue et très distante et ce dernier finit par lui prédire une terrible prophétie qui déterminera sa fuite. L’auteur nous embarque alors dans un voyage plein de surprises et nous fera témoins de l’enchaînement de nombreuses péripéties toutes aussi fantasques les unes que les autres. Le fugueur trouvera refuge dans une bibliothèque, dans une petite maison à l’orée d’une forêt dense et inquiétante ou encore dans le lit de Sakura, une jolie fille qu’il a rencontrée dans un bus. Kafka Tamura, ce jeune homme de quinze ans fera la rencontre d’une foule de personnages qui donneront à son périple une dimension totalement nouvelle…
Mon avis :
J’ai découvert Haruki Murakami avec la nouvelle Tony Takitani qui a d’ailleurs été adaptée au cinéma. Cette histoire était très émouvante et m’avait profondément touchée. C’est pourquoi, lorsque j’ai vu que ce livre avec le chat en couverture qui avait beaucoup de succès était écrit par le même auteur, je me suis promis de le lire. C’est aujourd’hui chose faite !
Tout d’abord je peux vous dire, que j’ai été littéralement transportée dans l’histoire car Kafka sur le rivage est un de ces livres qu’on ne quitte plus après l’avoir ouvert. Les personnages sont attachants surtout le vieux Nakata et le jeune Oshima, le réceptionniste de la bibliothèque commémorative Komura. Je pense que ces deux personnages ainsi que la directrice de la bibliothèque Mlle Saeki ont déjà une bonne place au panthéon dédié à mes amis imaginaires rencontrés dans les livres.
De plus, une bonne partie de l’intrigue se passe dans la bibliothèque Komura qui est décrite comme étant somptueuse et très agréable. En tant qu’amoureuse des livres je me suis sentie dans mon élément dans ce décors très bien décrit et très accueillant. La culture se voit également accorder dans ce livre une place de choix : une prostituée par ailleurs étudiante en philosophie cite Bergson et Hegel ; Oshima est un fin lettré qui illustre souvent ses propos d’exemples tirés de la littérature mondiale ; on parle aussi de musique classique et de Beethoven à travers Hoshino, un homme qui aidera Nakata dans sa folle odyssée et qui se découvrira un goût soudain pour la musique classique et la lecture.
Kafka sur le rivage c’est aussi un conte initiatique, les personnages semblent marcher à travers la vie tout en se découvrant eux-mêmes. Certains ont le sentiment d’êtres tout à fait vides, d’autres savent déjà qu’ils sont trop pleins de souvenirs pour supporter d’exister plus longtemps. Le réel est aussi envahi par le fantastique et les rêves possèdent dans ce livre un rôle crucial. Ils déterminent même parfois des éléments de l’intrigue ce qui nous place dans une impression étrange, celle de flotter dans un espace-temps indéfini. Car ici les troubles de la vie de Tokyo sont étrangement absents, dans Kafka sur le rivage, on parle avec les chats, on fait tomber des animaux du ciel et on s’entretient avec des pierres. Si tout cela vous intrigue, laissez vous aller à la magie de ce livre et lisez-en quelques lignes, vous serez transportés jusqu’à la dernière phrase en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire.
Ce livre m’a touchée et je le place sans plus de cérémonies dans mes coups de cœur de l’année. Inutile de préciser que je conseille à tous cet ouvrage très poétique. Quant à moi, j’envisage déjà de me plonger dans les autres livres de l’auteur !
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Ravie que ce livre t'ai plus !
RépondreSupprimerJe l'ai adoré aussi, et comme toi je n'ai pas pu décrocher du bouquin une fois commencé.
Sinon, ton blog est très bien et tes critiques sont loin d'être aussi pompeuses que celles qu'on peut trouver sur d'autres blogues.
Bonne continuation à toi ! :D
- Anagram_Underscore -
J'ai vu beaucoup de critiques élogieuses envers ce roman mais je ne sais pas il ne me tente pas trop. J'ai du même auteur "Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil" dans ma pile à lire, peut être que si j'ai un coup de coeur je lirais celui-ci ensuite.
RépondreSupprimerCe livre est vraiment unee très belle découverte pour moi : je ne m'attendais bien à tout sauf à ça !
RépondreSupprimerLe fantastique se marie à merveille avec la poésie de l'écriture de Haruki Murakami !
Les personnages sont vraiment très étranges mais au final, je crois que n'importe quel lecteur fini par s'attacher à eux...
Je ne regrette pas du tout cette lecture, au contraire !
j'en suis au moment ou Kafka rencontre Oshima à l'entrée de la bibliothèque et le livre m'ennuiiiiiie. c'est lourd, répétitif, trop descriptif sans intéret pour le récit. je ne vois toujours pas l'ombre d'une intrigue, c'est flou. Je vais le lire jusqu'au bout je pense, mais c'est pas très chiant pour moi pour le moment.
RépondreSupprimerActuellement, j'ai le grand plaisir de lire ce livre, c'est magnifique, quelle imagination !
RépondreSupprimerpour être passée dans les mêmes lieux où se situe le roman, je m'y sens bien. Ce parcours initiatique est de toute beauté, il est plein de rêves et aussi d'interrogations sur soi-même...maintenant ma lecture touche à sa fin et j'ai hate de retourner dans cet univers !
ça m'aurait bien plu de savoir si la bibliothèque Komura ou un endroit similaire existait !
Un tel roman ne peut pas laisser indifférent...
aujourd'hui j'ai 70 ans !
cirodialement,
Cannelle