Quatrième de couverture : 27 août 2005
Dernier galop dans la plaine arasée de l'été déjà finissant. Dernière cueillette de mûres, et l'Eaubac gourmand qui s'arrête de le long des haies épineuses et incline sa tête curieuse vers ma main gorgée de juteuses douceurs. Dernière plongée dans les sous-bois où je serre si fort et embrasse son encolure de velours pour éviter les branches basses et le laisser m'emmener, comme un fils donne la main à son père. Dernier trotting sur les petites routes, et je ferme les yeux, et je ne vois qu'avec mon corps en lévitation, et j'oublie tout, bercé par le rythme cadencé des fers sur le macadam tiède. Derniers frissons. Dernière promenade amoureuse, animale, végétale, sous un ciel d'accompagnement, dans une lumière d'autrefois qui lentement décline.
Jérôme Garcin n'est pas un accoutumé des journaux intimes. Pourtant il décide en 2003 d'en tenir un d'un genre plutôt particulier. Dévoré par la passion du cheval, l'auteur commence à transcrire ses journées à cheval, son travail quotidien en selle et ses impressions équestres. De la balade en extérieur jusqu'aux exercices de manèges, le quidam pourra entrevoir toute la diversité des sports équestres. Le cavalier quant à lui reconnaîtra ici tous les symptômes de l'hippomanie : un besoin compulsif d'aller vers les chevaux, de se trouver en leur compagnie ; une préoccupation de tous les instants ou encore une recherche perpétuelle.
Ce journal est une belle démonstration qui nous rappelle que la vraie passion - celle qui enflamme et anime - possède une traduction systématique dans le quotidien.