dimanche 23 décembre 2012

La Religieuse de Diderot

Critique de La Religieuse de Diderot

Résumé :
Quatrième de couverture  : "Tuez plutôt votre fille que de l'emprisonner dans un cloître malgré elle, oui, tuez-la" : c'est ainsi que Suzanne Simonin, bâtarde contrainte par sa famille à s'engager en religion, s'adresse à l'honnête marquis dont elle attend secours en lui racontant une vie semée d'épreuves et d'humiliations. Roman pathétique d'une réprouvée en quête d'amour, roman politique d'une prisonnière en quête de justice, roman philosophique des passions troubles engendrées par les interdits sexuels, roman pictural du clair-obscur des corps et des âmes : La Religieuse engage aussi son lecteur sur les sentiers tortueux d'un érotisme noir ; c'est que Suzanne, qui se proclame figure de l'innocence persécutée, est sans doute plus ambiguë qu'on ne le croit...
Suzanne Simonin est la cadette de trois filles issues d'une famille sans histoires. Surpassant ses sœurs par la beauté et l'esprit, elle va très rapidement être confinée au rôle d'une Cendrillon délaissée. Ce sont les autres qui - progressivement - vont entreprendre à sa place de tracer les lignes d'un destin qu'elle ne reconnaît pas comme sien. Ainsi contrainte à entrer dans les ordres, elle s'emploie dans un premier temps à une résistance ouverte en s'opposant frontalement à l'idée de prendre le voile. Mais un coup de théâtre va ruiner à jamais ses désirs d'indépendance et de libre-arbitre, la forçant de reconnaître dans sa situation, l'expression d'une fatalité implacable "on était résolu à disposer de moi sans moi" écrit alors l'héroïne. Suzanne va donc découvrir les micro-sociétés que sont les couvents de femmes au XVIIIème siècle et considérer, dans ses passages successifs d'une mère supérieure à une autre, les déviances et les troubles qui habitent ces lieux retirés.

samedi 8 septembre 2012

"Les arcs-en-ciel du noir" : Victor Hugo, en lisant, en écrivant, en dessinant

Exposition à la Maison de Victor Hugo (Paris) du 15 mars au 19 août 2012


Nous connaissons naturellement Hugo auteur et même Hugo lecteur, mais qu'en est-il du dessinateur? Car oui, Hugo prend la plume, mais pas uniquement pour écrire. C'est à l'encre d'un noir profond, en traits nuancés, qu'il esquisse les surfaces trapues de châteaux forts, des ruines embuées de brouillard ou encore la silhouette en clair obscur d'un pendu anonyme.

samedi 18 août 2012

Cent ans de solitude de Gabriel García Márquez

Critique de Cent ans de solitude de Gabriel García Márquez

Résumé :
Quatrième de couverture : Une épopée vaste et multiple, un mythe haut en couleurs plein de rêve et de réel. Histoire à la fois minutieuse et délirante, d'une dynastie : la fondation, par l'ancêtre d'un village sud-américain isolé du reste du monde ; les grandes heures marquées par la magie et l'alchimie ; la décadence ; le déluge et la mort des animaux. Ce roman proliférant, merveilleux et doré comme une enluminure, est à sa façon un Quichotte sud-américain : même sens de la parodie, même rage d'écrire, même fête cyclique des orages et des mots.
José Arcadio Buendia et Ursula Iguarán sont cousins germains mais s'engagent pourtant dans une liaison incestueuse. Une menace évidente de consanguinité pèse sur cette union qui répond à celle de la tante d'Ursula mariée à l'oncle de José Arcadio. En effet, cette alliance première avait engendré un enfant à queue de cochon. Ursula vit alors dans la crainte de donner naissance à une créature similaire et refuse de se donner à son mari José Arcadio qui doit essuyer les propos dégradants d'impuissance qui circulent dans le village de Riohacha à son sujet. À l'occasion d'un combat de coqs, un homme - Prudencio Aguilar - mentionne la rumeur en face de José Arcadio qui décide de le provoquer en duel et le tue. Le couple décide alors de fuir Riohacha avec certains villageois et ils fondent finalement le village de Macondo. Débute alors une large fresque familiale et humaine racontant le quotidien d'une lignée condamnée à cent ans de solitude.

mercredi 15 août 2012

"Sur la route" de Jack Kerouac : L'épopée, de l'écrit à l'écran

Exposition au Musée des Lettres et des Manuscrits (MLM) du 16 mai au 19 août 2012


Récemment adapté à l'écran par Walter Salles, l'ouvrage incontournable de la littérature mondiale Sur la route de Jack Kerouac connaît ces temps-ci une actualité riche. Le Musée des Lettres et des Manuscrits qui se trouve à Paris dans le quartier littéraire de Saint-Germain-des-Prés (VIIème arrondissement) profite de l'occasion pour lancer une exposition en partenariat avec MK2 autour de ce chef-d'oeuvre de Jack Kerouac et de sa récente adaptation cinématographique.

samedi 21 juillet 2012

Les Nuées d'Aristophane

Critique des Nuées d'Aristophane

Résumé :
Quatrième de couverture : Ils vont nu-pieds, leur teint est pâle comme celui des cadavres, leurs regards sont brillants. Ils se servent de leur langue affûtée pour enseigner, contre salaire, l'art exquis de douter de tout, de transformer le discours juste en discours injuste et de vivre au-dessus des lois. Dans l'ombre du "pensoir", ces morts-vivants ont pour maître le bavard, le divin Socrate.
À travers ces personnages, synthèse des différents intellectuels qui vivaient à Athènes aux alentours de 423 av. J.-C., Aristophane s'interroge sur l'impact qu'on les idées des sophistes sur les citoyens. Conservateur résolu, ardent défenseur de la morale et de l'éducation léguées par la tradition, il déteste les novateurs et met dans le même sac les sophistes et Socrate, cet homme étrange qui semblait toujours dans les nuages.
Les Nuées sont la plus connue des comédies d'Aristophane, mais aussi une de ses plus belles réussites.
Strepsiade, un homme de condition modeste, est marié à une femme d'origine sociale plus élevée que lui dont il a un fils, Phidippide. Le garçon nourrit une passion pour l'équitation et le monde du cheval qui ruine la famille et petit à petit, Strepsiade s'enterre sous les dettes. Ce dernier a alors l'idée de rendre visite à Socrate, l'un de ces philosophes qui parcourent la cité pour vanter leur philosophie de maîtrise de la langue et de la rhétorique. Strepsiade pense pouvoir convaincre ses créanciers, grâce à l'utilisation du discours injuste, de renoncer à leur argent. Cependant, Strepsiade n'est absolument pas réceptif aux enseignements de Socrate et apparaît petit à petit comme incapable de tout raisonnement philosophique et logique. Dans un tel cadre, Strepsiade enjoint son fils à recevoir à sa place la sagesse de Socrate. Et si ces petites manoeuvres fourbes n'aboutissaient pas?


jeudi 19 juillet 2012

N'oubliez pas de vivre de Thibaut de Saint Pol

Critique de N'oubliez pas de vivre de Thibaut de Saint Pol

Résumé :
Quatrième de couverture : L'enfer des prépas. Travailler, exceller jusqu'à "oublier de vivre". Apprendre à tout connaître et ne plus rien savoir. De soi ni des autres.
Pensionnaire pendant ses deux années d'hypokhâgne et de khâgne dans un lycée de la banlieue parisienne, un jeune homme découvre avec stupéfaction les rouages d'un monde à part. Comme un enfant pris au piège, il cherche secrètement à rompre l'isolement. Un mot, un geste, un regard échangé avec Quentin, et c'est le début d'une amitié inavouable. Dans les couloirs des classes préparatoires, là où se forme l'élite de la nation, la souffrance est silencieuse.
Un premier roman d'apprentissage, d'angoisse et de douleur, qui révèle le talent et le style remarquables d'un nouvel auteur.
Le bac en poche, mention très bien cela va sans dire, le narrateur s'apprête à franchir un nouveau pas dans sa vie : il entre en classe préparatoires aux grandes écoles (CPGE). Il est naturellement conscient que la voie qu'il a choisie est exigeante et difficile, cependant il est prêt à s'investir jusqu'au bout pour atteindre son but. Il fera des rencontres et construira même une magnifique histoire d'amitié. Mais le chemin de l'excellence n'est pas sans embûches... Et si il y avait un prix à payer?


Contes de Perrault

Critique des Contes de Perrault

Résumé :
Quatrième de couverture : "Il était une fois un roi et une reine...", "il était une fois une petite fille de village..." Il suffit de cette clé magique pour que s'ouvre à nous le monde où paraissent tour à tour la belle au bois dormant, le petit chaperon rouge, la Barbe bleue ou Cendrillon. Perrault puise dans le folklore ancien pour nous conter dans des récits courts et alertes des histoires qui nous éloignent délicieusement du monde, avant que la morale finale nous y reconduise. Des contes de fées? Sans doute. Mais, autant que le merveilleux, ce qui nous enchante, c'est le naturel et la savante simplicité d'un art d'écrire qui, à chaque page, séduit notre imagination.
D'abord parus séparément en 1694 et 1697, ce n'est qu'à la fin du XVIIIème siècle que les contes en vers et en prose seront réunis en un même volume, signe que l'engouement qu'ils avaient suscité du vivant de Perrault ne se démentait pas, en dépit du jugement sévère des gens de lettres, à l'époque des Lumières, pour ces puériles bagatelles. Mais le public le plus large demeurait fidèle à ces contes - et ce public, c'est aujourd'hui nous dont l'esprit d'enfance ne s'est pas perdu.
Le petit chaperon rouge, barbe bleue, le petit Poucet ou encore le chat botté, autant de noms qui éveillent naturellement tout un imaginaire fantastique de rêves ou de cauchemars. Certains contes nous sont plus familiers que d'autres, parfois ils évoquent des souvenirs personnels ou des rituels du soir avec les veillées en famille : chacun a sa propre relation aux contes. Ceux de Perrault sont courts et vont à l'essentiel, ils contiennent souvent une morale dont le sens ne s'offre pas toujours à la première lecture. Enfin ils s'adressent à tous car chacun peut en extraire un sens!

mardi 17 juillet 2012

Cap sur la gloire d'Alexander Kent

Critique de Cap sur la gloire d'Alexander Kent

Résumé :
Quatrième de couverture : Le capitaine de la frégate Richard Bolitho, en ce mois de janvier 1782, aurait dû être porté par la seule fierté d'aller prêter main-forte aux corsaires de la Révolution américaine naviguant au large des Caraïbes. Las!, son équipage est au bord de la mutinerie. Ces hommes, gueux, meurtriers ou paysans arrachés à leur terre à coups de gourdin, vont côtoyer le pire : chefs hagards couverts de débris humains, compagnons au ventre ouvert s'arrachant les entrailles pour en finir, membres tranchés glissant dans la mélasse pourpre... Oui, le jeune Bolitho aurait dû être fier. En aura-t-il seulement le temps?
Richard Bolitho reprend le commandement de la Phalarope une frégate belle et puissante mais dont l'équipage est sur le point de se mutiner. Saura-t-il gagner la confiance de son équipage pour parvenir à mener à bien sa mission de soutien aux révolutionnaires américains? Le voyage réserve à Bolitho et à son équipage bien des surprises et on devine que ce qui les attend est bien pire qu'un petit mal de mer...

dimanche 15 juillet 2012

Indignation de Philip Roth

Critique d'Indignation de Philip Roth

Résumé :
Quatrième de couverture : Nous sommes en 1951, deuxième année de la guerre de Corée. Marcus Messner, jeune homme de dix-neuf ans d'origine juive, poursuit ses études au Winesburg College, dans le fin fond de l'Ohio. Il a quitté le New Jersey où habite sa famille, dans l'espoir d'échapper à la domination de son père, fou d'angoisse à l'idée que son fils bien-aimé entre dans l'âge adulte. En s'éloignant de ses parents, Marcus va tenter sa chance dans l'Amérique des années 1950. L'inconnu s'offre à lui, avec son cortège d'embûches et de surprises.
Avec ce roman d'apprentissage, Philip Roth poursuit son analyse de l'histoire de l'Amérique - celle des années cinquante, des tabous et des frustrations sexuelles - et de son impact sur la vie d'un homme jeune, isolé, vulnérable.
Marcus Messner est un garçon sans histoires : fils d'un boucher kasher il fait ses études sur un petit campus du New Jersey où il fournit un travail sérieux et obtient de bonnes notes. Cependant son père nourrit pour lui une si grande fierté qu'il commence à entrer dans une espèce de paranoïa qui le pousse à restreindre les libertés de son fils afin que ce dernier ne se trouve jamais en situation de danger. Petit à petit Marcus étouffe, et ce à un tel point qu'il ressent un urgent besoin de partir étudier ailleurs afin de quitter cette emprise paternelle étouffante et destructrice. Débute alors un parcours initiatique vers toujours plus de maturité. Mais si Marcus avait fuit un danger potentiel, pour se jeter dans les bras d'un autre?

vendredi 13 juillet 2012

Autoportrait de l'auteur en coureur de fond de Haruki Murakami

Critique d'Autoportrait de l'auteur en coureur de fond de Haruki Murakami

Résumé :
Quatrième de couverture : Le 1er avril 1978, Murakami décide de vendre son club de jazz pour écrire un roman. Assis à sa table, il fume soixante cigarettes par jour et commence à prendre du poids. S'impose alors la nécessité d'une discipline. La course à pied lui permet de cultiver sa patience, sa persévérance. Courir devient une métaphore de son travail d'écrivain. Journal, essai, au fil des confidences inédites, Murakami nous livre une méditation lumineuse sur la vie, qui, comme la course, ne tire pas son sens de sa fin inéluctable.
"Un traité de sagesse à la japonaise, et c'est aussi la source cachée de l'oeuvre de Murakami, l'homme aux semelles de vent qui dévore les mots et le bitume avec la même fringale." André Clavel, L'Express.
Un jour, Haruki Murakami - l'auteur de plusieurs bestsellers mondiaux - a ressenti le besoin de courir. Depuis il ne s'est jamais arrêté. Un entraînement quotidien et assidu lui permet même d'enchaîner les marathons. Cette discipline de fer qui règle ses journées et qu'il s'inflige maintenant tout à fait naturellement lui permet de mener à bien son travail de romancier. Ces deux passions dévorantes rythment sa vie et se nourrissent l'une de l'autre en créant un cercle vertueux qui affine l'art de sa plume. C'est ce livre à la main que le lecteur accompagne Haruki Murakami dans ses joggings matinaux ou sur le chemin des plus grands marathons.

jeudi 12 juillet 2012

1Q84, livre 2 de Haruki Murakami

Critique de 1Q84, livre 2 de Haruki Murakami

Résumé :
Quatrième de couverture : "Les choses qui restent enfermées dans notre coeur n'existent pas en ce monde. Mais c'est dans notre coeur, ce monde à part, qu'elles se construisent pour y vivre."
Le Livre 1 a révélé l'existence du monde 1Q84.
Certaines questions ont trouvé leur réponse. D'autres subsistent : qui sont les Little People? Comment se fraient-ils un chemin vers le monde réel? Pourquoi deux lunes dans le ciel? Et la chrysalide de l'air, est-elle ce lieu où sommeille notre double?
Ceux qui s'aiment ne sont jamais seuls.
Le destin de Tengo et d'Aomamé est en marche.
Aomamé et Tengo continuent à vivre leurs destins parallèles. Au-dessus d'eux, il y a deux lunes qui brillent dans le ciel, aucun doute n'est plus permis, ils ont intégré un nouveau monde : celui d'1Q84. Les Little People semblent être des forces négatives qui se fraient des chemins entre les mondes et le temps grâce à la construction de chrysalides de l'air. Mais quel est le rôle que doivent jouer Tengo et Aomamé? Quant à cette étrange secte des Précurseurs et son mystérieux leader : sont-ils si malfaisants que les faits le laisse paraître? Alors que des zones d'ombres s'éclaircissent d'autres se dérobent encore à la compréhension des deux protagonistes. Auront-ils seulement le temps de se retrouver?

samedi 7 juillet 2012

Le Rouge et le Noir de Stendhal

Critique de Le Rouge et le Noir de Stendhal

Résumé :
Quatrième de couverture : Le Rouge et le Noir, roman central de Stendhal, porte un titre qui symbolise la table de jeu. Une fois une couleur amenée il n'est plus temps de revenir en arrière. Mais le jeu comporte une direction ou un dessous des cartes qui est l'énergie. La présence, le degré ou l'absence de l'énergie, voilà ce qui fait une déstinée.
Le Rouge et le Noir, c'est le roman de l'énergie, celle d'un jeune homme ardent, exigeant et pauvre dans la société de la Restauration. Il a pour sous-titre : Chronique de 1830, cela signifie la France, toute la France, la Province et Paris. Julien est délégué à l'énergie provinciale, le délégué du talent à la carrière, des classes pauvres à la conquête du monde.
L'énergie de Julien ne va pas sans une violence de tempérament, une intensité de chauffe, qui le conduit à l'échafaud. Cette peinture, pleine, puissante, normale de l'énergie d'un homme, d'un pays, d'une époque, compose une oeuvre immense que son temps ne comprit pas mais dont la vivante influence n'est pas encore épuisée.
Le jeune Julien Sorel vit au sein de la société française de la Restauration. Son père est charpentier dans la petite ville de Verrières et sa constitution trop fragile l'empêche d'effectuer efficacement des travaux manuels comme ses frères. Il est alors accepté chez l'abbé Chélan où il apprend le latin dans le but d'entrer au séminaire. M. de Rênal, le maire de Verrières, décide de l'employer comme précepteur de ses enfants afin d'asseoir encore d'avantage son aura de supériorité sur les habitants de la ville. Le jeune homme rencontre alors Mme de Rênal, une femme exemplaire dont la beauté et le caractère le touchent. Julien Sorel, ce garçon tiraillé entre sa condition de paysan et son modèle napoléonien, s'engagera alors dans une folle odyssée qui le mènera - dans le cadre d'une trajectoire parabolique - jusqu'au sommet des salons parisiens, pour échouer ensuite dans un cachot sombre de Besançon.


vendredi 6 juillet 2012

Écrivain cherche place concierge de Nicolas Ancion

Critique d'Écrivain cherche place concierge de Nicolas Ancion

Résumé :
Quatrième de couverture : "Victor a les cheveux noirs, comme les poils que sa mère cachait sous ses bras ; il ne porte pas de lunettes, comme le chat qu'il n'a jamais eu lorsqu'il était enfant ; il s'est mis à ronfler sur le tard, comme à jouer aux échecs et à écrire des livres. Car Victor écrit. Pas beaucoup. Juste ce qu'il faut pour n'être pas complètement chômeur." Ecriv. ch. pl. concierge. C'est avec cette petite annonce que Victor, jeune écrivain paresseux et sans le sou, a décidé de trouver du boulot. Concierge, n'est-ce pas l'occupation idéale pour écrire au calme? Surtout quand il s'agit simplement de garder un château, perdu au milieu de la campagne. Mais la campagne n'est plus ce qu'elle était. Bien sûr, il reste les fermes en pierres de taille, les bouses de vache, l'herbe humide sous les pieds nus. Mais il faut ajouter à cela les trajets de bus interminables,  les mariages qui tournent mal, les mobylettes et les motos, les filles en tenue de tennis, et, par-dessus tout, un lapin en peluche et un ours amateur de gâteaux au chocolat. On le comprend, au milieu de tout ça, Victor n'a plus vraiment ni le temps, ni l'envie d'écrire.
Entre une petite chambre dont le loyer est en "stand by" depuis quelques mois, les flâneries dans la ville ou encore les jeunes filles qui ne rappellent pas, difficile de trouver le temps d'écrire! Que penser alors d'une place sympa en tant que concierge dans un château? Intéressant pour se poser et se mettre au travail à tête reposée. Mais voilà, l'écrivain n'est pas au bout de ses surprises : son collègue majordome est un lapin en peluche et il aura pour hôte... un ours brun! Et si c'était l'imagination qui lui jouait un tour?

mardi 26 juin 2012

Les Forestiers de Thomas Hardy

Critique de Les Forestiers de Thomas Hardy

Résumé :
Quatrième de couverture : Lorsque Grace Melbury revient dans le petit hameau boisé de Little Hintock, après ses études, son avenir est depuis longtemps tracé, déterminé par une promesse intérieure faite entre son père et celui de Giles Winterborne, décédé. Grace et Giles sont promis l'un à l'autre, ils se marieront. Mais Grace a grandi. Elle a découvert, hors des frontières de son village, une tout autre vie, d'autres rêves. Portée par l'ambition et ses nouvelles aspirations, elle tombe dans les bras du beau, irrésistible et troublant Dr Edred Fitzpiers. Mais ce chemin n'est-il pas à mille lieues de ses envies sincères, de ses affection profondes?
"Hardy n'a rien écrit de plus intelligent, de plus ému, de plus parfait. C'est une perle sans défaut, d'un orient incomparable", écrit André Gide dans son Journal, à propos du roman le plus injustement méconnu de l'auteur anglais.
Grace Melbury est une jeune fille élevée dans un petit village perdu en pleine forêt. Son père l'envoie à la ville suivre une bonne éducation afin qu'elle puisse acquérir un esprit fin et s'élever au-dessus de sa condition. Lorsqu'elle revient, la vie n'a pas changé dans le petit patelin de Little Hintock. Elle est toujours promise au jeune Giles Winterborne : un jeune paysan honnête et aimant. Mais elle, est-elle restée la même? L'arrivée d'un homme - le docteur Fitzpiers - dans le village va-t-elle changer le cours normal des évènements?

jeudi 21 juin 2012

À la rencontre de... Jésus-Christ d'Alain de la Morandais

Critique de À la rencontre de... Jésus-Christ d'Alain de la Morandais

Résumé :
Quatrième de couverture: Ce portrait du Christ que livre ici Alain de la Morandais sous la forme d'un récit intime et chaleureux a ceci d'original qu'il est chrétien. C'est une originalité bien étonnante et même paradoxale mais qui révèle sans doute l'oubli de notre temps. L'heure est en effet aux descriptions anthropologiques d'un Jésus plus ou moins historique et qui passent sous silence ce fait décisif que le Christ est avant tout l'une des plus originales méditations sur Dieu et sur le sens du Divin. Au lieu, comme c'est désormais toujours le cas, d'inventer un Jésus du passé ayant eu ou non des femmes, des frères, 33 ans ou 40 ans à sa mort... bref au lieu de spéculer et même de fantasmer une idole archaïque, l'auteur a voulu partager les façons dont la présence du Christ s'est manifestée dans sa vie. Nous découvrons ainsi avec lui comment cette présence ne se réduit jamais à l'idée qu'on s'en fait, mais qu'elle décline, toujours nouvelle et nécessaire, à mesure que la vie nous adresse ses défis. Ce Jésus qui vient à la rencontre fut certes un jour homme de Judée, mais il demeure dans l'essentiel un visage insaisissable et pourtant omniprésent du Salut.
Alain de la Morandais est encore jeune lorsqu'il entend pour la première fois "l'appel", ce sentiment indescriptible qu'il lui fait entamer une quête vers la Foi à laquelle il était destiné à consacrer toute sa vie. Ce petit texte n'est pas une étude historique sur Jésus-Christ, ce n'est pas non plus un texte dévot sur l'expérience de la religion. L'auteur nous présente simplement la création et l'évolution d'une relation au Christ à travers la recherche du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

mardi 19 juin 2012

Une mémoire pour l'oubli de Mahmoud Darwich

Critique de Une mémoire pour l'oubli de Mahmoud Darwich

Résumé :
Quatrième de couverture : En ce jour d'août 1982, les troupes israéliennes assiègent Beyrouth et la résistance palestinienne se résout à un nouvel exil. Prisonnier entre les murs de son appartement, dans la ville bombardée, Mahmoud Darwich tente douloureusement de rallier le territoire impossible de la mémoire. Pour dire la complexité du réel, les angoisses de l'enfermement, la folie de la guerre et l'au-delà des souvenirs et des espoirs, l'écrivain compose un récit mêlant dialogues imaginaires, textes du patrimoine arabe classique et poèmes en prose.
Chronique amoureuse d'une ville ou la violence mortelle a effacé les frontières supposées du corps et de l'esprit, de l'amour et du politique, Une mémoire pour l'oubli recueille les fragments d'un passé éclaté et témoigne de l'inévitable travail du deuil et de l'oubli. 
À quoi peut bien penser un homme retranché dans son appartement au beau milieu d'une ville bombardée? Entre le café matinal, l'eau, le chant des oiseaux ou encore l'identité d'un peuple, l'esprit du poète vagabonde de sujets en sujets et jamais ne se fixe pour éviter l'horreur. Cependant, les préoccupations graves et les souvenirs douloureux n'ont de cesse de resurgir et viennent confirmer la cruelle réalité : Beyrouth, un jour d'août 1982.


jeudi 14 juin 2012

Bouvard et Pécuchet de Flaubert

Critique de Bouvard et Pécuchet de Flaubert

Résumé :
Quatrième de couverture : "Bouvard et Pécuchet  est une Odyssée. 
La littérature (profane - c'est-à-dire la vraie) commence avec Homère (déjà grand sceptique) et toute grande oeuvre est soit une Iliade soit une Odyssée, les odyssées étant beaucoup plus nombreuses que les iliades : le Satiricon, La Divine Comédie, Pantagruel, Don Quichotte, et naturellement Ulysse (où l'on reconnaît d'ailleurs l'influence directe de Bouvard et Pécuchet) sont des odyssées, c'est-à-dire des récits de temps pleins. Les iliades sont au contraire des recherches de temps perdu : devant Troie, sur une île déserte ou chez les Guermantes." Raymond Queneau
Lors d'une journée très chaude, Bouvard et Pécuchet, deux hommes sans histoires, se rencontrent pour la première fois sur le boulevard Bourdon. Ils se découvrent des avis communs sur beaucoup de sujets et se rendent compte qu'ils exercent tous deux le métier de copiste. C'est le commencement d'une solide amitié qui les mènera, quelques temps plus tard, à s'installer dans une maison de campagne grâce à un héritage. Intéressés par toutes sortes de choses, ils se lancent dans de multiples expériences visiblement toutes vouées à l'échec. Y a-t-il ici de la bêtise ou du génie?


mercredi 13 juin 2012

La Nuit des enfants rois de Bernard Lenteric

Critique de La Nuit des enfants rois de Bernard Lenteric

Résumé :
Quatrième de couverture : Tout commence une nuit, dans Central Park, à New York : sept adolescents sont sauvagement agressés, battus, certains violés. Mais ces sept-là ne sont pas comme les autres : ce sont des enfants-génies. De l'horreur, ils vont tirer contre le monde une haine froide, mathématique, éternelle. Avec leur intelligence, ils volent, ils accumulent les crimes parfaits. Car ces sept-là ne sont pas sept, ils sont un. Ils sont un seul esprit une seule volonté. Celui qui l'a compris, Jimbo Farrar, lutte contre eux de toutes ses forces. À moins qu'il ne soit de leur côté... Alors, s'ils étaient huit, le monde serait à eux et ce serait la nuit, la longue nuit, la Nuit des enfants rois.
Ils sont sept. Rassemblés par un ordinateur surpuissant, ces enfants surdoués sont visiblement promis à réaliser de grandes choses ensembles. Cependant, un soirs où ils se réunissent secrètement pour la première fois à Central Park, ils sont attaqués violemment par une bande de criminels. À partir de là, tout change. Les enfants décident de conjuguer leurs forces pour faire le mal. Et si la seule personne capable de les arrêter était celle qui les avait réunis?

mardi 12 juin 2012

Voyage au Congo suivi de Le Retour du Tchad d'André Gide

Critique de Voyage au Congo suivi de Le Retour du Tchad d'André Gide

Résumé :
Quatrième de couverture : Récit d'un séjour en Afrique Équatoriale Française où l'émerveillement devant la nature sauvage se conjugue à l'indignation face au sort des colonisés. Un des premiers réquisitoires contre le colonialisme, bref, mais efficace et réaliste.
Porté par un désir d'ailleurs et un rêve de jeunesse, André Gide part pour l'Afrique Équatoriale Française où il réalise un voyage à pied, en bateau et en voiture. C'est au plus près des indigènes qu'il passe ses journées découvrant ainsi les merveilles du pays autant que les atrocités coloniales qu'il prend le parti de dénoncer dans son texte. Le grand sens de l'observation ainsi que la recherche perpétuelle de sentiers nouveaux qui caractérisent la démarche d'André Gide font tout le prix de ce récit de voyage qui s'avère être beaucoup plus qu'un compte-rendu des événements au jour le jour. L'émerveillement, la stupéfaction et l'horreur se conjuguent dans ce texte pour venir former une kyrielle d'émotions qui gravitent autour des mots et viennent le nourrir de sentiments contraires.

lundi 11 juin 2012

L'Iris de Suse de Jean Giono

Critique de l'Iris de Suse de Jean Giono

Résumé :
Quatrième de couverture : "L'iris de Suse n'a jamais été une fleur (il n'y a pas d'iris à Suse) ; c'était en réalité un crochet de lapis-lazuli qui fermait les portes de bronze du palais d'Artaxerxès (voir Mme Dieulafoy).
Ici, il n'est qu'un os minuscule, pas plus grand qu'un grain de sel (au surplus inventé) qui crochète la voûte crânienne des oiseaux.
Que de merveilles dans un crâne d'oiseau (imaginez!), autant que dans un palais persan.
J'ai eu plusieurs fois l'intention d'intituler ce récit L'Invention du zéro ; en effet, un de mes personnages est en définitive amoureux de ce symbole qui remplace dans la numération finie les ordres d'unités absentes et multiplie ainsi à l'infini toutes les mathématiques.
C'est aller plus loin que la lune, mais qui le saura?" Jean Giono
Tringlot est un enfant de l'assistance publique. Avec une bande de brigands il sillonne le pays en accumulant les larcins et les crimes. Un jour, poussé par la passion de l'or, il trahit ses comparses et s'enfuit avec le butin. Commence alors une traque sans merci, Tringlot se cache dans les montagnes avec l'aide du berger Louiset qui lui apprend l'amour de la terre. Tringlot va ensuite rencontrer Casagrande, un personnage de médecin qui habite le château de Quelte en compagnie de la baronne, un personnage féminin particulier qui après la mort de son mari semble s'être jetée corps et âme dans une passion destructrice avec Murataure, le forgeron du village. Casagrande passe ses journées à nettoyer des squelettes d'oiseaux et d'autres petits animaux afin de les reconstruire. Ce dernier apprend à Tringlot l'amour de l'essence, de la vie dans sa plus simple expression. Grâce à ces enseignements et à sa rencontre avec l'Absente - ce personnage de femme énigmatique qui semble souffrir d'autisme - Tringlot va troquer son amour de l'or contre une passion bien différente et bien plus précieuse...

samedi 9 juin 2012

Debout les morts de Fred Vargas

Critique de Debout les Morts de Fred Vargas

Résumé :
Quatrième de couverture : Un matin, la cantatrice Sophia Siméonidis découvre, dans son jardin, un arbre qu'elle ne connaît pas. Un hêtre. Qui l'a planté là? Pourquoi? Pierre, son mari, n'en a que faire. Mais la cantatrice, elle, s'inquiète, en perd le sommeil, finit par demander à ses voisins, trois jeunes types un peu déjantés, de creuser sous l'arbre, pour voir si... Quelques semaines plus tard, Sophia disparaît tandis qu'on retrouve un cadavre calciné. Est-ce le sien? La police enquête. Les voisins aussi. Sophia, ils l'aimaient bien. L'étrange apparition du hêtre n'en devient que plus énigmatique.
C'est un jour comme les autres, pourtant quelque chose a changé dans la vie de Sophia Siméonidis, une ancienne cantatrice. Il y a d'abord cet arbre dans le jardin qui est apparu soudainement comme par enchantement, ensuite ces étranges nouveaux voisins tous plus déjantés les uns que les autres. Mais la vie continue dans son quartier paisible... jusqu'à ce qu'on découvre la disparition pure et simple de la cantatrice! Les nouveaux voisins, ces trois colocataires déjantés qui avaient eu le temps de faire connaissance, entreprennent alors une enquête pour comprendre les faits et pour la retrouver. Et si le secret se cachait entre les racines de l'arbre?

vendredi 8 juin 2012

Firmin de Sam Savage

Critique de Firmin de Sam Savage

Résumé :
Quatrième de couverture : Firmin, autobiographie d'un grignoteur de livres raconte l'histoire d'un rongeur érudit qui a vu le jour dans les sous-sols d'une librairie de Scollay-Square, vieux quartier en péril du Boston des années 1960. Plein d'appétit pour les mots, épris de nourritures spirituelles autant que terrestres, Firmin ne peut communiquer tous ses coups de coeur ni exprimer ses détresses. Il voit avec révolte se déliter sa race comme son quartier, cernés par l'incompréhension des hommes et les mécanismes du profit. Mais la rencontre avec un romancier marginal le sauve du pessimisme ambiant. C'est un hommage aux valeurs de l'écrit et aux singularités de toutes les espèces, l'aventure de Firmin est aussi un intéressant trait d'union entre littérature, exclusion et résistance.
Firmin est né dans une librairie en même temps qu'une grande portée de ses frères et soeurs. Très tôt il goûte donc au papier encré des livres qui devient peu à peu sa principale nourriture. Firmin est différent des autres rats : il ne s'intéresse pas aux rues sales dans la nuit, ni aux poubelles remplies de sandwichs entamés et de bouteilles de bières en verre. Lui, ce qui l'intéresse, c'est surtout de sortir au cinéma le soir pour regarder les films pornographiques diffusés après minuit et observer le gérant de la librairie où il habite pour tenter de devenir son ami. Mais être un rat de librairie n'est pas de tout repos et Firmin sera confronté à de nombreux problèmes.

jeudi 7 juin 2012

La Maison du Chat-qui-pelote de Balzac

Critique de La Maison du Chat-qui-pelote de Balzac


Résumé :
Quatrième de couverture : Cette nouvelle, écrite en 1829 et plus tard placée par Balzac en ouverture de La Comédie humaine, est un tableau vrai, tableau de Paris commerçant - le Marais et la rue Saint-Denis - que l'écrivain prend plaisir à peindre. Un tableau des moeurs également, et son premier titre, Gloire et malheur, laissait plus directement deviner que s'y jouait le destin d'une femme : "les humbles et modestes fleurs, écloses dans les vallées, meurent peut-être quand elles sont transplantées trop près des cieux, aux régions où se forment les orages, où le soleil est brûlant."
Mademoiselle Augustine Guillaume est une jeune fille issue de la petite bourgeoisie du commerce. Elle habite une drôle de bâtisse de la rue Saint-Denis et y mène une vie ordinaire et rangée jusqu'au jour où un promeneur atypique s'arrête devant la devanture de la maison du Chat-qui-pelote qui sert à la fois d'atelier, de magasin et de logement à la famille Guillaume. Ce flâneur solitaire n'est autre que Théodore de Sommervieux, un jeune peintre noble, qui est fasciné par les apparitions d'Augustine à sa fenêtre le matin. Emporté par la grâce de son modèle il décide de la peindre. Une intrigue amoureuse se construit alors entre les deux protagonistes et Augustine - contre les convenances de sa classe - se marie avec lui. Mais qu'en est-il de la viabilité de ce mariage? Le récit d'une vie foudroyée.

mercredi 6 juin 2012

La joueuse de go de Shan Sa

Critique de La joueuse de go de Shan Sa

Résumé:
Quatrième de couverture : Depuis 1931, le dernier empereur de Chine règne sans pouvoir sur la Mandchourie occupée par l'armée japonaise. Alors que l'aristocratie tente d'oublier dans de vaines distractions la guerre et ses cruautés, une lycéenne de seize ans joue au go. Place des Mille Vents, ses mains infaillibles manipulent les pions. Mélancolique mais fiévreuse, elle rêve d'un autre destin. "Le bonheur est un combat d'encerclement." Sur le damier, elle bat tous ses prétendants.
Mais la joueuse ignore encore son adversaire de demain : un officier japonais dur comme le métal, à peine plus âgé qu'elle, dévoué à l'utopie impérialiste. Ils s'affrontent, ils s'aiment, sans un geste, jusqu'au bout, tandis que la Chine vacille sous les coups de l'envahisseur qui tue, pille, torture.
Place des Mille Vents, une jeune chinoise joue au go contre des inconnus de passage, ou des habitués dont les stratégies n'ont plus aucun secret pour elle. Ses journées se partagent entre les cours, ses amies de classe, sa famille et les deux jeunes Min et Jing qu'elle a rencontré récemment. Mais entre les amours naissants et ses soucis d'adolescente il y a aussi la guerre qui fait rage et les militaires japonais qui se rapprochent petit à petit de son monde jusqu'à pénétrer ses rêves de jeune fille. Car qui est-il ce jeune inconnu qu'elle n'arrive pas à vaincre sur une partie de go qui semble sans fin? Une histoire tendre sur fond de tragédie.

mardi 5 juin 2012

Si c'est un homme de Primo Levi

Critique de Si c'est un homme de Primo Levi

Résumé :
Quatrième de couverture : "On est volontiers persuadé d'avoir lu beaucoup de choses à propos de l'holocauste, on est convaincu d'en savoir au moins autant. Et, convenons-en avec une sincérité égale au sentiment de la honte, quelquefois, devant l'accumulation, on a envie de crier grâce.
C'est que l'on n'a pas encore entendu Levi analyser la nature complexe de l'état du malheur. Peu l'ont prouvé aussi bien que Levi, qui a l'air de nous retenir par les basques au bord du menaçant oubli : si la littérature n'est pas écrite pour rappeler les morts aux vivants, elle n'est que futilité." (Angelo Rinaldi)
Si c'est un homme apparaît comme un grand texte de la littérature concentrationnaire. Il s'agit du témoignage de l'expérience des camps de Primo Levi. Au jour le jour, le lecteur partage le quotidien des déportés sans éclairage pathétique superflu. La réalité dans toute sa hideur. C'est un texte violent qui nous met face à l'inhumain. Ici, l'ennemi n'a pas de visage : c'est le bloc anonyme de l'idéologie fasciste tout entier qui est pointé du doigt et non ses subordonnés qui semblent n'être que des membres sans consciences propres d'un corps plus vaste. Ce témoignage relate donc l'horreur qui est d'autant plus frappante qu'elle s'ancre effectivement dans  l'Histoire contemporaine.

dimanche 27 mai 2012

La Condition humaine d'André Malraux

Critique de La Condition humaine d'André Malraux

Résumé :
Quatrième de couverture : "Si toute condition humaine n'est pas renfermée dans ces pages, du moins est-il certain qu'elle ne cesse pas d'y être en question, et si tragiquement, si profondément que le livre se trouve encore accordé par ses accents aux peines les plus lourdes et aux plus grandes souffrances. C'est un sûr gage de son exceptionnelle valeur. [...] La plus grande beauté du livre - et je ne dis rien de l'intensité de certaines descriptions ou de certaines scènes qui appellent l'image de reproduction cinématographique - est dans quelques conversations terriblement lucides au cours desquelles les personnages, haussés au-dessus d'eux-mêmes pas l’évènement, livrent tout leur secret. C'est là qu'il faut chercher l'esprit de l'oeuvre, la définition qu'on peut tirer de notre condition.
Nous sommes seuls, d'une solitude que rien ne peut guérir, contre laquelle nous ne cessons pas de lutter." Jean Guéhenno.
Début du XXème siècle en Chine : le territoire est morcelé par des forces et des blocs idéologiques qui s'affrontent. Les individualités sont broyées dans le tourbillon de l'Histoire alors qu'émergent des caractère noirs et pour lesquels toute projection dans l'avenir semble vaine et impossible. Cette interaction permanente entre les êtres et les forces fait jaillir l'image d'un Âge de Fer où le monde semble s'être immuablement précipité.

vendredi 25 mai 2012

Sous le soleil de Satan de Georges Bernanos

Critique de Sous le soleil de Satan de Georges Bernanos

Résumé :
Quatrième de couverture : Pour fuir le désespoir, l'hypocrisie et la misère, Mouchette, révoltée mystique, s'est jetée dans le vice et la violence avant de devenir la meurtrière de son amant. Sa rencontre avec l'abbé Donissan, bourreau d'ascétisme et humble vicaire hanté par la présence charnelle du démon, va sceller les destinées de ces deux âmes surnaturellement liées dans le combat furieux du bien et du mal.
La jeune Germaine Malorthy surnommée Mouchette sent sa jeunesse étouffer dans son cadre familial étroit. Alors qu'elle tente de découvrir l'amour et les choses de la vie, elle tombe dans les bras du marquis de Cadignan - un noble célibataire et de moeurs contestables - qui lui fait un enfant. Ce dernier refuse de reconnaître l'enfant et sa relation avec Mouchette. Dans sa détresse elle tente de chercher du soutien chez le docteur Gallet qu'elle prend pour amant mais se révèle être un caractère faible et insignifiant. Chaque jours davantage elle s'enfonce dans la folie et se perd. Parallèlement, l'abbé Donissan - un religieux qui semble un peu simple d'esprit mais apparemment doté d'une grâce extralucide - mène un combat intérieur permanent pour la Foi. Mais comment évoluer en état de Grâce dans un monde emplit de Tentations et d'appel au Mal?

mercredi 16 mai 2012

Les femmes qui lisent sont dangereuses de Laure Adler et Stefan Bollmann

Critique de Les femmes qui lisent sont dangereuses de Laure Adler et Stefan Bollmann

Résumé :
Quatrième de couverture : Les femmes et la lecture dans l'art occidental "les livres ne sont pas des objets comme les autres pour les femmes ; depuis l'aube du christianisme jusqu'à aujourd'hui, entre nous et eux, circule un courant chaud, une affinité secrète, une relation étrange et singulière tissée d'interdits, d'appropriations, de réincorporations." Laure Adler. L'histoire de la lecture féminine se reflète dans la peinture et la photographie. Les artistes de toutes les époques ont représenté des femmes en train de lire. Pourtant, il aura fallu des siècles avant qu'il soit accordé aux femmes de lire à leur guise.
Ce qui leur incombait d'abord, c'était de broder, de prier, de s'occuper des enfants et de cuisiner. Dès l'instant où elles envisagent la lecture comme une possibilité de troquer l'étroitesse du monde domestique contre l'espace illimité de la pensée, de l'imagination, mais aussi du savoir, les femmes deviennent dangereuses. En lisant, elles s'approprient des connaissances et des expériences auxquelles la société de les avait pas prédestinées. C'est ce chapitre captivant de l'histoire de la lecture féminine que Laure Adler et Stefan Bollmann explorent, avec un soin particulier du détail. Le fil de l'analyse conduit du Moyen-Âge au temps présent, en s'attachant plus spécialement à certaines oeuvres de Rembrandt, Vermeer, mais aussi Manet, Matisse ou Hopper, jusqu'à la fameuse photographie d'Eve Arnold montrant Marilyn Monroe en train de lire Ulysse de James Joyce. De courts textes de commentaire accompagnent ce choix de peintures, de dessins et de photographies.
Les femmes et la lecture. Cette association, à travers les siècles n'a pas toujours été aussi évidente et naturelle qu'elle ne l'est aujourd'hui. En effet, quel intérêt de rendre accessibles aux femmes des lectures érudites? Là n'est pas leur rôle. De même, que penser d'une femme ou d'une jeune fille qui lit des romans parfois frivoles et ayant l'amour pour thème principal? Malgré toutes ces critiques, petit à petit, les femmes ont conquis leur légitimité en tant que lectrices. Car avant tout, une femme qui lit c'est une femme qui s'échappe, qui s'évade dans une réalité autre. Grâce à une iconographie picturale et photographique savamment choisie, ce beau livre pose la problématique des femmes et de la lecture et montre l'évolution de cette question en histoire littéraire.

mardi 15 mai 2012

L'enlivrée a un an!

Bonjour à tous!



Il y a un an - jour pour jour - je publiais mon premier message sur ce blog pour présenter mon initiative. Aujourd'hui, après un an de belles lectures, de nouvelles découvertes et de travail, je suis investie plus que jamais dans ce blog qui m'a  permis d'échanger et de débattre avec vous sur les livres!
Pour cette occasion j'ai eu l'idée de mettre en avant une blogueuse que j'aime beaucoup et dont le modèle sur la toile m'a poussé à créer mon petit espace sur internet pour présenter et partager mes propres lectures. Il s'agit de Nami (vous pouvez aller visiter sa chaîne Youtube ICI et son blog ICI) à qui j'ai décidé d'offrir le livre de son choix!
Merci à elle et merci à vous tous de me suivre, de me lire et d'avoir déjà concrétisé mes envies de partage exprimées à travers la création de ce blog il y a un an!

MERCI

samedi 5 mai 2012

Le confident d'Hélène Grémillon

Critique du Confident d'Hélène Grémillon


Résumé :
Quatrième de couverture : Camille vient de perdre sa mère. Parmi les lettres de condoléances, elle découvre un étrange courrier, non signé. Elle croit d'abord à une erreur mais les lettres continuent d'arriver, tissant le roman de deux amours impossibles, de quatre destins brisés. Peu à peu, Camille comprend qu'elle n'est pas étrangère au terrible secret que cette correspondance renferme.
Dans ce premier roman sur fond de Seconde Guerre mondiale, Hélène Grémillon mêle de main de maître récit historique et suspense psychologique.
Camille reçoit une étrange lettre parmi le courrier qui lui est parvenu après la mort de sa mère. Une incroyable lettre qui raconte une vie et une histoire qui peu à peu se teintent de malheur jusqu'à tourner véritablement au tragique. Les secrets se révèlent, des caractères connus se voient prêter un nouveau visage et les certitudes, les unes après les autres, s'effritent. Mais que se cache-t-il derrière ces noms qui au premier abord ne lui disent rien? Et si après tout, cette histoire... c'était la sienne?

vendredi 27 avril 2012

Délirium, tome 1 de Lauren Oliver

Critique de Délirium, tome 1 de Lauren Oliver

Résumé :
Quatrième de couverture : Lena vis dans un monde où l'amour est considéré comme la pire des maladies. Un monde où tous les jeunes subissent à leur majorité une opération du cerveau pour être immunisés. A quelques mois de ses dix-huit ans, Lena aspire presque à subir à son tour le Protocole car depuis toujours amour rime pour elle avec souffrance et danger. Jusqu'à ce qu'une rencontre inattendue fasse tout basculer. Avant, tout était simple, tout était organisé. Mais est-ce vraiment vivre que de laisser la société tout prévoir pour vous? Vos amis, vos amours et votre avenir? Imaginez qu'on vous prive de tout sentiment. Que la liberté ne soit plus qu'un vieux souvenir dénué de sens. Jusqu'où iriez-vous pour garder le droit d'aimer?
Figurez-vous l'amour comme une maladie grave et hautement contagieuse : cette comparaison est presque un stéréotype cependant là où habite Lena, c'est au sens littéral des termes qu'on prend cette analogie. Ainsi donc l'amour est une maladie qu'il convient de soigner et de prévenir grâce à un système - Le Protocole - qui semble agir sur le cerveau pour rendre l'individu incapable d'aimer et finalement d'éprouver d'autres émotions trop fortes comme la fraternité, l'empathie ou la révolte. Cette opération intervient vers la dix-huitième année de l'individu... qu'en est-il donc des sujets plus jeunes, comme c'est le cas de Lena?

mercredi 11 avril 2012

Intrigues de jungle et lois de basse-cour de Prijana Winduwinata

Critique de Intrigues de jungle et lois de basse-cour de Pak Prijana Winduwinata

Résumé :
Quatrième de couverture : Ces cinq contes animaliers, qui font penser entre autre à Orwell (Animal Farm), sont un exemple rare de satire, à l'époque où la République d'Indonésie se met en place sous la houlette de Sukarno (1945 - 1967). Et ils sont d'autant plus insolites qu'ils ont été écrits en langue javanaise et non en indonésien, la langue nationale. Les divers épisodes évoquent avec verve certains des écueils de la construction nationale et des travers sociaux eux aussi universels : les faux-semblants de la démocratie et les turpitudes de dirigeants sans scrupules, l'hypocrisie religieuse, la domination des mâles (celle des coqs sur les poules!), l'impossible consensus dans la quête d'une identité culturelle commune. Si le ton se veut toujours ironique et léger, la morale, elle, ne manquera pas d'apparaître quelque peu désabusée.
Ce petit recueil présente cinq contes satiriques écrits en langue javanaise. Chacune de ces petites histoires nous donne à voir différentes sociétés organisées au sein du règne animal. Le lecteur pourra ainsi découvrir la hiérarchie (démocratique) chez les singes, la constitution d'une association chez les poules ou encore la vie religieuse des moutons. Bien entendu il s'agit ici de substituer l'animal à l'homme pour pointer du doigt les travers de ce dernier en société. Le premier conte Anantaswara prend place chez les singes où règne un système soi-disant démocratique mais miné de l'intérieur par l'arrivisme et la démagogie. Le second conte a pour titre Des poules émancipées et raconte la constitution d'une association pour les droits de la poule contre l'oppression masculine dans une basse-cour. Vient ensuite le troisième conte Zulfulus dont l'histoire se déroule chez les puces qui tentent de mettre en place des relations diplomatiques et amicales entre plusieurs puciers. Enfin les deux derniers contes - Le Vénérable Prédedieu et Un congrès sur l'art de la danse - traitent respectivement d'une certaine hypocrisie religieuse et de la difficulté/dangerosité à vouloir uniformiser une culture au détriment de la richesse intrinsèque à celle-ci.

jeudi 15 mars 2012

Le Nom de la rose d'Umberto Eco

Critique du Nom de la Rose d'Umberto Eco

Résumé :
Quatrième de couverture : Rien ne va plus dans la chrétienté. Rebelles à toute autorité, des bandes d'hérétiques sillonnent les royaumes. En arrivant dans le havre de sérénité et de neutralité qu'est l'abbaye située entre Provence et Ligurie, en l'an de grâce et de disgrâce 1327, l'ex-inquisiteur Guillaume de Baskerville, accompagné de son secrétaire, se voit prié par l'abbé de découvrir qui a poussé un des moines à se fracasser les os au pied des vénérables murailles. Crime, stupre, vice, hérésie, tout va alors advenir en l'espace de sept jours.
Le Nom de la rose est d'abord un grand roman policier pour amateur de criminels hors pair qui ne se découvrent qu'à l'ultime rebondissement d'une enquête allant un train d'enfer entre humour et cruauté, malice et séductions érotiques.
XIIème siècle en Italie : les conflits religieux font rage et, alors que des chrétiens s'affrontent sur le terrain de divers débats théologiques, les hérétiques montent en puissance. Dans un tel climat de tension, des rivalités et des luttes intestines font surface. Peut-on aller jusqu'à tuer pour sauvegarder une certaine vision de la foi chrétienne? C'est ce que Guillaume de Baskerville et son jeune apprenti Adso sont sur le point de découvrir. Ils sont conviés dans une abbaye - célèbre pour abriter la plus grande bibliothèque de la chrétienté - qui souffre de l'enchaînement d'une série d'événements funestes. En effet, certains moines commencent même à parler de l’œuvre du Malin. Pourtant, il y aurait fort à parier que c'est au nom du Christ que sont commises de telles atrocités.

vendredi 2 mars 2012

Naissance d'un pont de Maylis de Kerangal

Critique de Naissance d'un pont de Maylis de Kerangal


Résumé :
Quatrième de couverture : "A l'aube du second jour, quand soudain les buildings de Coca montent, perpendiculaires à la surface du fleuve, c'est un autre homme qui sort des bois, c'est un homme hors de lui. Le soleil se lève, il ricoche contre les façades de verre et d'acier, irise les nappes d'hydro-carbures moirées arc-en-ciel qui auréolent les eaux, et les plaques de métal taillées en triangle qui festonnent le bordé de la pirogue, dessinant une mâchoire ouverte, rutilent dans la lumière."
Ce livre part d'une ambition à la fois simple et folle : raconter la construction d'un pont suspendu quelque part dans une Californie imaginaire à partir de destins croisés d'une dizaine d'hommes et de femmes. Un roman-fleuve qui brasse des sensations et des rêves, des paysages et des machines, des plans de carrière et des classes sociales, des corps de métier et des corps tout court.
Le maire de Coca, une ville en expansion, décide de débuter le chantier d'un pont monumental qui devrait faciliter et encourager l'accès à la ville. Débute alors une série de recrutements, de planifications et de réunions pour organiser la construction. De l'ouvrier au cadre du pont, tout le monde a une place définie dans l'organisation millimétrée. Mais peu à peu, des relations se nouent, des problèmes apparaissent et finalement c'est la vie qui poursuit son cours ici comme ailleurs.

vendredi 24 février 2012

Un roman américain de Stephen Carter

Critique de Un roman américain de Stephen Carter


Résumé :
Quatrième de couverture : De la campagne de JFK à la chute de Nixon, une formidable fresque signée Stephen Carter.
Été 1952, Martha's Vineyard. Vingt hommes se réunissent dans le plus grand secret. Politiciens, avocats, hommes d'affaires, universitaires, ils sont l'élite de l'Amérique. Ce soir-là, ils signent un pacte diabolique destiné à manipuler le président des États-Unis pour les décennies à venir. Deux ans plus tard, au coeur d'un quartier huppé de Harlem, le jeune écrivain noir Eddie Wesley tombe sur un cadavre. Le mort tient entre ses mains une étrange croix inversée. Qui a tué ce riche avocat blanc? Que signifie cette croix? Alors que la curiosité d'Eddie commence à déranger, sa sœur Junie, promise à un brillant avenir à la Cour Suprême, s'évanouit brusquement dans la nature. Quel est le lien entre cette disparition, le meurtre de l'avocat et le complot visant à contrôler le Bureau ovale? Eddie et Aurélia, la femme qu'il aime, mettront plus de vingt ans à reconstituer la vérité. Une quête aussi complexe que fascinante où se mêlent thriller politique et saga familiale dans un portrait saisissant de l'Amérique des sixties.
Un soir, le jeune harlémite Eddie découvre le corps d'un avocat blanc alors qu'il se promène aux alentours d'un parc. Cette rencontre macabre marque le début d'une quête pour la vérité qui influencera cet homme pour des dizaines d'années à venir. En effet, Eddie appartient à l'élite noire de Harlem et il projette de devenir écrivain : son statut de personnage public va lui permettre de tenter de démêler les fils d'un complot qui prend racine en plein cœur de la présidence américaine. Entre intrigues amoureuses et politiques, les protagonistes auront bien du mal à éclairer cette affaire trouble qui ébranle l’État.

vendredi 17 février 2012

Shakespeare et Molière, auteurs de leurs oeuvres

Conférence à deux voix donnée le 24/11/2011 à Montpellier par Yan Brailowski et Georges Forestier.

Yan Brailowski, Maître de conférences en littérature et histoire britannique de l'époque 'early modern' à l'université Paris Ouest Nanterre La Défense.

    La paternité des œuvres de Shakespeare a souvent été remise en cause de même pour Molière :  certains affirment que c'est Corneille qui aurait rédigé ses ouvrages. Ces thèses sont très souvent explorées, débattues et même défendues. Il se trouve que tous deux incarnent l'esprit d'une langue ou d'une culture d'où les enjeux qui entourent la question de la paternité de leurs œuvres. En effet, la contestation de la paternité de Œuvres Poétiques de Louise Labé n'a pas suscité autant d'émotions. Le titre de cette conférence nous invite à réfléchir sur le statut du comédien auteur ou de l'auteur comédien.

mardi 14 février 2012

Lire est le propre de l'homme de Collectif

Critique de Lire est le propre de l'homme de Collectif

Résumé :
Quatrième de couverture : Pour Brigitte Smadja : "Il faut donner des livres aux enfants... pour les délivrer" ; pour Marie-Aude Murail : "ce n'est pas la lecture qui est en danger, ce sont les illettrés" ; pour Yvan Pommaux : "Lire est le propre de l'homme", et pour Claude Ponti : "Ni vous ni moi ne sommes des phacochères!"
L'école des loisirs est heureuse de vous offrir ce petit livre qui rassemble des propos et des dessins inédits d'une cinquantaine de ses auteurs. Destiné aux professionnels du livre, aux éducateurs, aux enseignants et aux parents, il est évidemment dédié aux enfants.
Ce petit recueil est composé de cinquante textes rédigés par une sélection d'auteurs jeunesse. Une lettre, une fiction, un témoignage, autant d'hommages vibrants à la lecture et aux livres. Chacune de ces petites histoires se fait le reflet de notre propre expérience à la lecture. On se reconnaît dans ces pages : autant d'enfants intrigués en train d'ouvrir un livre, en passe d'entrer dans des univers nouveaux. Mais que serions-nous sans la lecture? Une question épineuse que repose le recueil : n'oublions pas que si lire c'est se délivrer on aurait beaucoup à gagner à laisser les esprits dans l'ignorance. L'ouvrage est diffusé gratuitement à toutes les personnes intéressées ICI. N'hésitez pas à le diffuser autour de vous, il s'adresse à tous ! Réaffirmons le bonheur et l'intérêt fondamental de la lecture !

mardi 31 janvier 2012

Si par une nuit d'hiver un voyageur d'Italo Calvino

Critique de Si par une nuit d'hiver un voyageur d'Italo Calvino

Résumé :
Quatrième de couverture : Vous, Lecteur, vous Lectrice, vous êtes le principal personnage de ce roman, et réjouissez-vous : c'est non seulement un des plus brillants mais aussi un des plus humoristiques qui aient été écrits dans ce quart de siècle. Vous allez vous retrouver dans ce petit monde de libraires, de professeurs, de traducteurs, de censeurs, et d'ordinateurs qui s'agitent autour d'un livre. Vous allez surtout vous engager dans des aventures qui vous conduiront chaque fois au point où vous ne pourrez plus retenir votre envie d'en savoir plus, et là, ce sera à vous de continuer, d'inventer. Bon voyage.
Italo Calvino imagine un Lecteur fictif qui devient son personnage principal. L'aventure démarre avec une visite du Lecteur à la librairie où il souhaite se procurer "le nouveau roman d'Italo Calvino" à savoir Si par une nuit d'hiver un voyageur. Malheureusement à peine entame-t-il la lecture qu'il se rend compte que son exemplaire présente un défaut d'impression : en effet les feuillets ont été mélangés avec ceux d'un autre livre ! Ainsi, il décide de retourner à la librairie et d'exiger réparation : il demande qu'on lui fournisse l'ouvrage qu'il a déjà commencé en pensant qu'il s’agissait du dernier Calvino. Le texte en question semble être En s'éloignant de Malbork du polonais Tadzio Bazakbal. Malheureusement le Lecteur, accompagné d'une Lectrice, se trouvera contraint par différents procédés à interrompre continuellement la lecture des romans qu'il a commencés pour en entamer d'autres. Italo Calvino nous embarque dans une fabuleuse odyssée au sein d'un palimpseste d'incipits aussi prenants les uns que les autres.

mardi 24 janvier 2012

Flaubert : Esthète?


                Il y a en littérature, une certaine dichotomie entre la littérature engagée et la littérature qui s'attache uniquement au beau. Cette tension entre l'utile est l'inutile a provoqué de nombreux débats toujours vivaces. Dans son ouvrage Les règles de l'art, le sociologue Pierre Bourdieu va s'attacher à peindre le romancier Flaubert comme un de ces artistes autonomes, partisans de l'art pur qui dégagent leurs œuvres de tout ancrage critique dans le réel politique et social. De la même façon, J. Pedraza rend compte du fait que « les critiques ont souvent catalogué Flaubert comme un esthète, se désintéressant de façon suspecte des infrastructures socio-politiques qui sous-tendent l'expérience humaine. ». Peut-on sans ambages classer Flaubert dans la catégorie des esthètes, ces « personne[s] qui affect[ent] le culte exclusif et raffiné de la beauté formelle, le scepticisme à l'égard des autres valeurs (1) » ?
                 Ainsi il existe chez Flaubert des aspects problématiques qui remettent en question toutes les affirmations trop catégoriques. Il s'agira d'évaluer dans quelle mesure Flaubert s'inscrit effectivement dans cette tendance esthétique symbolisée par le courant de « l'Art pour l'Art » pour ensuite s'attacher à analyser une certaine tendance à la critique des réalités présente dans ses œuvres. L'éventualité d'une appréhension face à la prise de position est aussi un facteur signifiant qu'il conviendra de mettre en lumière.


mercredi 4 janvier 2012

Le Magasin des Suicides de Jean Teulé

Critique du Magasin des Suicides de Jean Teulé

Résumé :
Quatrième de couverture : Vous avez raté votre vie? Avec nous, vous réussirez votre mort! Imaginez un magasin où l'on vend depuis dix générations tous les ingrédients possibles pour se suicider. Cette petite entreprise familiale prospère dans la tristesse et l'humeur sombre jusqu'au jour abominable où surgit un adversaire impitoyable : la joie de vivre...
Les affaires vont bon train pour la famille des Tuvache. En effet, les temps sont durs et les humeurs noires une aubaine pour des marchands de mort! Cela tombe bien car Mishima Tuvache, sa femme et ses enfants tiennent un magasin particulier qui propose à ses clients la réussite de leur... suicide! Des cordes pour la pendaison, des pommes empoisonnées, des sabres de samouraïs pour le hara-kiri (seppuku), des poisons : autant d'outils qui nous assurent de bien réussir notre passage vers "l'autre-côté". Ici, l'ennemi des profits c'est... le bonheur!