lundi 15 août 2011

Cavalier seul de Jérôme Garcin

Critique de Cavalier Seul de Jérôme Garcin

Résumé :
Quatrième de couverture : 27 août 2005
Dernier galop dans la plaine arasée de l'été déjà finissant. Dernière cueillette de mûres, et l'Eaubac gourmand qui s'arrête de le long des haies épineuses et incline sa tête curieuse vers ma main gorgée de juteuses douceurs. Dernière plongée dans les sous-bois où je serre si fort et embrasse son encolure de velours pour éviter les branches basses et le laisser m'emmener, comme un fils donne la main à son père. Dernier trotting sur les petites routes, et je ferme les yeux, et je ne vois qu'avec mon corps en lévitation, et j'oublie tout, bercé par le rythme cadencé des fers sur le macadam tiède. Derniers frissons. Dernière promenade amoureuse, animale, végétale, sous un ciel d'accompagnement, dans une lumière d'autrefois qui lentement décline.
Jérôme Garcin n'est pas un accoutumé des journaux intimes. Pourtant il décide en 2003 d'en tenir un d'un genre plutôt particulier. Dévoré par la passion du cheval, l'auteur commence à transcrire ses journées à cheval, son travail quotidien en selle et ses impressions équestres. De la balade en extérieur jusqu'aux exercices de manèges, le quidam pourra entrevoir toute la diversité des sports équestres. Le cavalier quant à lui reconnaîtra ici tous les symptômes de l'hippomanie : un besoin compulsif d'aller vers les chevaux, de se trouver en leur compagnie ; une préoccupation de tous les instants ou encore une recherche perpétuelle.
Ce journal est une belle démonstration qui nous rappelle que la vraie passion - celle qui enflamme et anime - possède une traduction systématique dans le quotidien.

Mon avis :
Après La Chute de cheval, je ne pouvais pas envisager raisonnablement de passer à côté des autres écrits équestres de Jérôme Garcin. C'est donc avec plaisir mais aussi avec de grandes attentes que je me suis plongée dans ce journal. L'auteur décrit avec la même justesse l'odeur du fumier et le Cadre Noir de Saumur. Il plonge ainsi son lecteur dans le monde qu'il décrit : les coutumiers du monde du cheval reconnaîtrons ici cet espace qu'ils chérissent, les autres iront certainement de découvertes en découvertes.
L'un des points fort de Cavalier Seul réside dans sa diversité. On y découvre au jour le jour le travail de l'auteur avec son cheval Eaubac mais aussi les conversations qu'il fait avec d'autres cavaliers ou encore les lettres qu'il reçoit de ses lecteurs. Jérôme Gacin nous permet également d'entrevoir le quotidien d'hommes de cheval connus et reconnus comme Bartabas. Une de ses lettres envoyées à l'auteur est d'ailleurs retranscrite dans l'ouvrage. On y rencontre également Jean Rochefort et Jean-Louis Gouraud parmi beaucoup d'autres. C'est un réel plaisir de voir ces personnages éclairés sous un nouveau jour que celui de leurs œuvres. Il est aussi question des cavalières de l'Académie du Spectacle Équestre de Versailles. Le lecteur se retrouve alors dans ces lieux mythiques de la passion du cheval pour mieux y sentir l'atmosphère particulière qui y règne. Sur ces lignes planent aussi les silhouettes de grands maîtres tels que François Baucher ou encore Nuno Oliveira.
Plus que son quotidien, l'auteur nous parle aussi de ses aspirations, ce vers quoi il tend en sa qualité d'homme de cheval. Inévitablement l'émotion s'invite très souvent dans les pages du livre notamment lorsque Eaubac, fatigué et malade ne peut plus sauter ou travailler sur le plat et doit prendre sa retraite au pré. Cet instant marque le début d'autre chose pour l'écrivain mais lui laisse aussi un goût d'inachevé. Il ne parvient pas non plus à prendre la décision de trouver un autre cheval pour travailler et continuer à monter en selle.
Une lecture qui j'en suis sûre, donnera l’irrépressible envie au cavalier du dimanche de consacrer sa vie entière au cheval et au quidam de découvrir ce monde si magique et particulier. Du moins Cavalier Seul permet de comprendre cette fougue et cet amour sans limite qui de siècle en siècle, n'a jamais disparu dans le cœur des hommes.

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1 commentaire:

  1. "Cavalier Seul"... Un incontournable pour tout cavalier ! La façon dont il décrit l'univers équestre est juste magnifique !

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