lundi 11 juillet 2011

Le Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates de Mary Ann Shaffer & Annie Barrows

Critique du Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates de Mary Ann Shaffer & Annie Barrows

Résumé :
Quatrième de couverture : Janvier 1946. Londres se relève douloureusement des drames de la Seconde Guerre mondiale et Juliet, jeune écrivaine anglaise, est à la recherche du sujet de son prochain roman. Comment pourrait-elle imaginer que la lettre d'un inconnu, un natif de l'île de Guernesey, va le lui fournir ? Au fil de ses échanges avec son nouveau correspondant, Juliet pénètre son monde et celui de ses amis - un monde insoupçonné, délicieusement excentrique. Celui d'un club de lecture créé pendant la guerre pour échapper aux foudres d'une patrouille allemande un soir où, bravant le couvre-feu, ses membres venaient de déguster un cochon grillé (et une tourte aux épluchures de patates...) délices bien évidemment strictement prohibés par l'occupant. Jamais à court d'imagination, Le Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de Patates déborde de charme, de drôlerie, de tendresse, d'humanité Juliet est conquise. Peu à peu, elle élargit sa correspondance avec plusieurs membres du Cercle et même d'autres habitants de Guernesey, découvrant l'histoire de l'île, les goûts (littéraires et autres) de chacun, l'impact de l'Occupation allemande sur leurs vies... Jusqu'au jour où elle comprend qu'elle tient avec le Cercle le sujet de son prochain roman. Alors elle répond à l'invitation chaleureuse de ses nouveaux amis et se rend à Guernesey. Ce qu'elle va trouver là-bas changera sa vie à jamais.
Alors que la Seconde Guerre mondiale a dévasté les paysages, ici ou là, timidement, des personnes tentent de continuer à vivre. On remplace sa maison dévastée par un bombardement, on réalimente sa bibliothèque et on fait des rencontres. Juliet, écrivain journaliste londonienne, fait partie de ces rescapés du pire qui tentent de retrouver un sens à leurs existences. Mais un jour, elle reçoit une lettre en provenance de Guernesey qui marquera le début d’une longue correspondance qui la mènera loin, très loin de sa routine quotidienne, sur les côtes fouettées par la mer. Entre Guernesey et Londres les lettres se croisent et se recroisent pour renouer les fils du destin trop tôt tranchés.

Mon avis :
Voilà déjà quelques mois que ce titre improbable ne manquait pas d’attirer mon attention, exposé en première ligne, dans les rayonnages de ma librairie. Après la déception de la saga Millénium, je n’étais pas très convaincue de lire un nouveau bestseller mais la curiosité l’a emporté (pour mon plus grand plaisir) ! En règle générale, j’aime beaucoup les romans épistolaires car le lecteur se sent comme dans la peau d’un voyeur. J’ai l’impression de trouver un paquet de lettres oubliées  et de les lire en intrus, comme si je m’invitais moi-même dans un monde où je n’étais pas directement conviée.
Dans ces cas là se pose toujours une question cruciale, celle de la vraisemblance. L’auteur peut, comme Laclos dans ses Liaisons Dangereuses, embrouiller le lecteur avec des notes liminaires qui se contredisent ou encore signaler les lettres comme étant réelles. Mais avec Le Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates, rien de tout cela : la fiction est assumée. Cependant, on ne peut s’empêcher de leur accorder comme une valeur historique. Nous lecteurs du XXIème siècle nous sentons alors comme dépositaires d’une petite partie de l’Histoire qui semble avoir été oubliée des manuels scolaires : l’occupation des îles anglo-normandes. Certaines anecdotes piquantes sonnent tellement vraies qu’on ne peut que leur offrir tout notre crédit.
De plus, les idées manichéennes sont totalement absentes de ce livres tout en nuance et en humanité. Rien n’est bon rien n’est mal, il n’y a que ce qui est. Seulement. Les faits deviennent alors si crédibles qu’on s’attend à leur trouver un écho dans l’Histoire. Le cercle littéraire par exemple, si étrange soit-il nous paraît comme naturel. On éprouve de la sympathie pour un soldat allemand qui se révèle pas moins humain que n’importe quel être humain.
Ce livre nous présente également des caractères très différents, les personnages sont étudiés et de façon générale, les lettres elles-mêmes trahissent leurs auteurs par le style, les sujets etc. Il y a donc eu une réelle réflexion de la part des auteurs sur ce qu’est un roman épistolaire.
Le thème des relations et de la naissance de l’amitié et de l’amour sont aussi très présents. Si ils ont souvent été abordés, le livre ne tombe pas dans le redondant et parvient avec brio à nous présenter un point de vue original et touchant.
Juliet trouvera finalement un sujet pour son livre, mais n’est-ce pas finalement sa propre histoire qu’elle va raconter ?

Vous aimerez peut-être aussi :
  • La Nouvelle Héloïse de Rousseau
  • Les Liaisons dangereuses de Laclos

7 commentaires:

  1. J'avais beaucoup aimé ce roman, notamment parce que le manichéisme est totalement absent... La seule chose qui m'avait manqué, c'est une meilleure différenciation des styles par rapport à la personnalité des auteurs ! =)

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  2. Je suis totalement sous le charme de ce livre ! Il est touchant, poignant et le ton terriblement juste...
    Je trouve que c'est un livre qui s'intéresse beaucoup au genre humain : un véritable coup de cœur !

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  3. Ce fut aussi un coup de coeur pour moi! Un livre tout doux! Je pense que le fait qu'il y ait 2 auteurs aident à la vraisemblance de ce roman.
    Je l'ai prêté à ma mère qui l'a trouvé sympa mais sans plus! J'étais déçue! :)

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  4. j'ai bien envie de le lire depuis un petit bout de temps !

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  5. Gros coup de coeur pour moi !!! C'est un livre magnifique :) !!!

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  6. J'en entends beaucoup de bien, faut que je le lise :)

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  7. J'avais apprécié ma lecture de ce livre. J'ai juste regretté que les auteures n'aient pas marqué plus de différence dans le style d'écrire des différentes lettres des protagonistes dans la première partie.

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