Lire est le propre de l'homme de Collectif

Critique de Lire est le propre de l'homme de Collectif

Résumé :

Quatrième de couverture : Pour Brigitte Smadja : "Il faut donner des livres aux enfants... pour les délivrer" ; pour Marie-Aude Murail : "ce n'est pas la lecture qui est en danger, ce sont les illettrés" ; pour Yvan Pommaux : "Lire est le propre de l'homme", et pour Claude Ponti : "Ni vous ni moi ne sommes des phacochères!"

L'école des loisirs est heureuse de vous offrir ce petit livre qui rassemble des propos et des dessins inédits d'une cinquantaine de ses auteurs. Destiné aux professionnels du livre, aux éducateurs, aux enseignants et aux parents, il est évidemment dédié aux enfants.

Ce petit recueil est composé de cinquante textes rédigés par une sélection d'auteurs jeunesse. Une lettre, une fiction, un témoignage, autant d'hommages vibrants à la lecture et aux livres. Chacune de ces petites histoires se fait le reflet de notre propre expérience à la lecture. On se reconnaît dans ces pages : autant d'enfants intrigués en train d'ouvrir un livre, en passe d'entrer dans des univers nouveaux. Mais que serions-nous sans la lecture? Une question épineuse que repose le recueil : n'oublions pas que si lire c'est se délivrer on aurait beaucoup à gagner à laisser les esprits dans l'ignorance. L'ouvrage est diffusé gratuitement à toutes les personnes intéressées ICI. N'hésitez pas à le diffuser autour de vous, il s'adresse à tous ! Réaffirmons le bonheur et l'intérêt fondamental de la lecture !

Mon avis :

Ce que j'ai trouvé intéressant dans ces textes, c'est le fait que ce soit des auteurs qui parlent de l'intérêt de lire et de leur découverte de ce plaisir lorsqu'ils étaient plus jeunes. En effet ils nous dévoilent une double expérience : celle du lecteur et celle de l'auteur qu'ils sont devenus. A travers ces figures d'auteurs de livres jeunesse, nous avons véritablement des enfants qui s'adressent à d'autres enfants. De façon générale, le ton de ces écrits est très simple. Le lecteur est comme un confident. Le tout sonne étonnamment vrai et c'est ce qui permet de décrire le mieux tout l'amour de la lecture. Lire, ce n'est pas un passe-temps. Lire c'est une expérience riche et intense qui tend à façonner des émotions, des caractères, des vies entières. Certains mots, certains personnages peuvent changer à jamais l'idée qu'on se faisait du monde ou de nous. J'ai su apprécier chacun de ces témoignages avec une préférence pour Yvette de Malika Ferdjoukh.

Cinquante témoignages et réflexions, c'est peu mais aussi tout juste assez pour nous offrir une richesse d'avis et d'opinions. Selon l'auteur, les sentiments partagés changent. Pour certains la relation au livre est une aspiration évidente. Pour d'autres c'est l'affaire d'un cache-cache perpétuel ou d'une course contre la montre. Au fil des pages on croit découvrir l'intimité de ces auteurs qui se livrent au difficile exercice de parler de la construction de leur passion pour la lecture et l'écriture. Et se dessine peu à peu le fait évident que la lecture est indissociablement liée à leur biographie. Posez-vous la question : que seriez-vous aujourd'hui sans les livres?

Le recueil s'achève avec un extrait de L'Année Terrible (1872) de Victor Hugo. Cet extrait poétique se clôt quant à lui par l'annonce tragique de l'un des personnages qui fait office de chute au passage : "Je ne sais pas lire". Ainsi à  quoi cela sert que des textes aient éclairé le monde si on ne peut pas les lire? Cet ultime texte nous livre une réflexion cruelle et cinglante sur la figure de l'analphabète à travers le procédé de l'ironie tragique. Si ce recueil affirme la lecture, c'est pour nous rappeler en filigrane tout l'intérêt morbide qu'on pourrait avoir à la nier. En effet, il est toujours plus aisé d'asseoir le pouvoir sur des pensées molles ou satisfaites.

Si ce texte est implicitement adressé à la jeunesse c'est peut-être parce que, comme le remarquait Bernanos : "C'est la fièvre de la jeunesse qui maintient le reste du monde à la température normale. Quand la jeunesse se refroidit, le reste du monde claque des dents."

Keep Reading!

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